19 Avr 2022

Du rôle des femmes dans la Mission

Évangile selon saint Luc

« Ensuite, il arriva que Jésus, passant à travers villes et villages, proclamait et annonçait la Bonne Nouvelle du règne de Dieu. Les Douze l’accompagnaient, ainsi que des femmes qui avaient été guéries de maladies et d’esprits mauvais : Marie, appelée Madeleine, de laquelle étaient sortis sept démons, Jeanne, femme de Kouza, intendant d’Hérode, Suzanne, et beaucoup d’autres, qui les servaient en prenant sur leurs ressources ». (Lc 8,1-3)

 

Magistère de l’Église

« Les laïcs exercent leur apostolat multiforme tant dans l’Église que dans le monde. (…) Comme de nos jours les femmes ont une part de plus en plus active dans toute la vie de la société, il est très important que grandisse aussi leur participation dans les divers secteurs de l’apostolat de l’Église ». (Conc. Vat. II, Décret sur l’apostolat des laïcs, Apostolicam Actuositatem, 9)

« La prise de conscience des dons et des responsabilités particulières de la femme, ainsi que de sa vocation spéciale, a grandi et s’est approfondie dans cette période de l’après-Concile ; cette prise de conscience trouve son inspiration la plus originale dans l’Évangile et dans l’histoire de l’Église ». (Jean-Paul II, Exhortation Apostolique Post-synodale sur la vocation et la mission des laïcs dans l’Église et dans le monde, Christifideles Laici, 49)

« Les ressources personnelles de la féminité ne sont certes pas moindres que celles de la masculinité, mais elles sont seulement différentes. La femme _ comme l’homme aussi, du reste _ doit donc envisager son épanouissement personnel, sa dignité et sa vocation, en fonction de ces ressources, selon la richesse de la féminité qu’elle a reçue le jour de la création et dont elle hérite comme une expression de l’«image et ressemblance de Dieu» qui lui est particulière ». (Jean-Paul II, Lettre Apostolique sur la dignité et la vocation de la femme, Mulieris Dignitatem, 10)

« La façon d’agir du Christ, l’Évangile de ses œuvres et de ses paroles, est une protestation cohérente contre ce qui offense la dignité de la femme. C’est pourquoi les femmes qui se trouvent dans l’entourage du Christ se redécouvrent elles-mêmes dans la vérité qu’il «enseigne» et qu’il «fait», même lorsque c’est une vérité sur leur «condition de pécheresse». Elles se sentent «libérées» par cette vérité, rendues à elles-mêmes : elles se sentent aimées d’un «amour éternel», d’un amour qui trouve une expression directe dans le Christ lui-même ». (Jean-Paul II, Lettre Apostolique sur la dignité et la vocation de la femme, Mulieris Dignitatem, 15)

« L’Église reconnaît l’apport indispensable de la femme à la société, par sa sensibilité, son intuition et certaines capacités propres qui appartiennent habituellement plus aux femmes qu’aux hommes. Par exemple, l’attention féminine particulière envers les autres, qui s’exprime de façon spéciale, bien que non exclusive, dans la maternité. Je vois avec joie combien de nombreuses femmes partagent des responsabilités pastorales avec les prêtres, apportent leur contribution à l’accompagnement des personnes, des familles ou des groupes et offrent de nouveaux apports à la réflexion théologique. Mais il faut encore élargir les espaces pour une présence féminine plus incisive dans l’Église. Parce que « le génie féminin est nécessaire dans toutes les expressions de la vie sociale ; par conséquent, la présence des femmes dans le secteur du travail aussi doit être garantie » et dans les divers lieux où sont prises des décisions importantes, aussi bien dans l’Église que dans les structures sociales ». (Pape François, Exhortation Apostolique sur l’annonce de l’Évangile dans le monde d’aujourd’hui, Evangelii Gaudium, 103)

 

D’après les écrits du bienheureux Paolo Manna

« La part des femmes ? Pour être honnête, il faut avouer que les trois quarts de l’apostolat catholique sont soutenus matériellement par le zèle des femmes. Cet apostolat des femmes a commencé au temps de Notre Seigneur. » (P. Manna, La conversione del mondo infedele, Milan 1920, p. 241)

« Au siècle dernier, la participation des femmes à la propagation de la foi a été plus intense et active que jamais. Je ne vous parle pas des milliers et des milliers de sœurs, véritables héroïnes généreuses qui ont consacré toute leur vie à l’apostolat des Missions. Je veux vous parler de la coopération que les femmes prêtent ici, chez nous. La reine de toutes les œuvres de coopération dans l’apostolat, la Propagation de la Foi, a été créée par des femmes (…) Et qui ne connaît pas l’autre œuvre magnifique, la Sodalité de Saint Pierre Claver pour les missions d’Afrique ? Ceci aussi est l’œuvre d’une noble femme polonaise, la comtesse Marie-Thérèse Ledochowska ». (P. Manna, La conversione del mondo infedele, Milan 1920, p. 241)

« Pour la propagande missionnaire, les femmes ont une capacité spéciale, une constance toute particulière, toute faite de foi et d’amour, qui surmonte toutes les difficultés et obtient les plus grands résultats ». (P. Manna, La conversione del mondo infedele, Milan 1920, p. 243)

« Gagner les femmes à la cause des Missions, c’est rendre un service inestimable à l’Église : les femmes, naturellement plus sensibles et compatissantes que les hommes envers les malheureux, nées pour aimer et se sacrifier, cultivant la piété chrétienne presque comme un instinct de leur sexe, les femmes peuvent préparer des générations d’apôtres pour l’Église, en instillant dans le cœur tendre de leurs enfants un sentiment de piété profonde envers les pauvres païens et un zèle industrieux pour les aider ». (P. Manna, La conversione del mondo infedele, Milan 1920, p. 246)

 

Questions pour la réflexion 

  • Dans quelle mesure ai-je trouvé ma place en tant que femme dans l’Église et dans le travail d’évangélisation ?
  • Est-ce que je remercie Dieu pour ma féminité ?
  • Quelles qualités – dons – de femme Dieu m’a-t-il accordées et comment puis-je les mettre au service de l’Église ?

 

Prière

LES FEMMES À QUI TU AS DONNÉ VOTRE VIE, qui croyaient en l’amour.

Animées par votre puissante force intérieure, elles nous apparaissent comme des femmes vigilantes, courageuses, qui n’ont pas peur des difficultés.

Que ce dynamisme qui vient de leur foi remplisse nos vies.

SARAH, mère merveilleuse, porteuse du « sourire de l’enfant », que ta présence nous accompagne sur notre chemin afin que mûrissent les fruits de l’alliance que nous avons établie (Gn 18,10).

AGAR, notre sœur qui a donné à Dieu le nom de « Celui qui voit », sois avec nous dans les moments difficiles, et aide-nous à marcher sur les chemins de l’espérance (Gn 16,13).

MYRIAM, toi qui veilles sur nous avec amour, chantant avec ferveur la liberté que tu as trouvée, guide-nous à travers nos déserts sur un chemin nouveau qui fera de nous un peuple fidèle à Dieu (Ex 2,1-10).

HOULDA, la prophétesse presciente, accorde-nous le don d’une vision claire, afin que nous puissions avancer avec confiance dans le nouveau monde (2Rois 22:11-20 ; 2Cr 34:22-28).

Que RUTH ET NOEMIE, liées par la promesse, nous apprennent à tisser entre nous des liens solides qui seront comme des graines préfigurant la récolte.

ESTHER, grande reine dont la supplique a été entendue, aide-nous à devenir immaculés, afin que notre autorité et notre influence protègent la vie de notre peuple.

MARIE DE NAZARETH, notre sœur, amie et mère, femme dotée d’une grâce extraordinaire en qui le Seigneur s’est plu – soutiens notre force d’aimer afin que nous puissions annoncer la promesse de la venue de ton Fils.

LA FEMME HEMOROISSE, mêlée à la foule qui cherche la guérison, ouvrons nos cœurs pour accueillir ceux qui, timidement mais avec espoir, nous demandent de l’aide (Mc 5,25-34 ; Lc 8,43-48 ; Mt 9,20-22).

LA FEMME CANAINE, si pleine de dignité et de foi dans la rencontre avec Jésus, nous apprend à cultiver notre intériorité à chaque instant par la Parole, les gestes et l’accueil.

LA FEMME QUI BRISE LES PAS DU MAITRE, qui a brisé les barrières de la tradition pour s’approcher de Jésus dans la liberté d’un enfant ; inspire-nous à établir de nouvelles relations avec les gens pour construire le Royaume de Dieu (Lc 7,37-46; Mc 14,3-9 ; Mt 26,6-13).

LA FEMME À L’ECOUTE avec toute son attention, nous rappelle les opportunités cachées en nous qui peuvent toujours resurgir malgré nos limites (Lc 13,10-17).

LA FEMME AU PUITS, qui veulent recevoir l’eau vive, nous vivifient dans les moments de découragement et nous encouragent à chercher la lumière dans nos propres puits (Jn 4,1-42).

Les FEMMES DE LA FOULE, qui n’ont pas eu peur d’être différentes et de crier la vérité, nous donnent le courage de nous exprimer malgré l’opposition (Lc 11,27-28).

MARIE DE MAGDALA, notre sœur libérée des sept esprits mauvais, qui s’est donnée entièrement à Jésus comme une épouse bien-aimée, reste avec nous pour combattre les esprits mauvais qui nous empêchent de prêcher la Parole de Dieu avec puissance et conviction.

MARIE, MÈRE DE JEAN ET DE MARC, grâce à ton engagement tu n’as pas craint les difficultés et tu as servi l’Église primitive avec confiance, montre-moi comment vivre avec la même confiance sans avoir peur de prendre les risques nécessaires (Actes 12,11-17).

LES FEMMES ANONYMES DE PHILIPPE, totalement dédiées à la mission prophétique, nous apprennent à être plus attentifs aux signes des temps dans notre vie quotidienne (Actes 21,8-14).

LES FEMMES AU CENACLE, qui avec Marie ont reçu l’Esprit Saint, nous donnent la force de proclamer la gloire du Seigneur dans tous les coins du monde (Actes 1,12-14 ; 2,1-18).

FEMMES DE L’ALLIANCE, MAMAN ET ÉPOUX, SŒURS ET FILLEULS, VEUVES ET PROPHETES, FEMMES DE L’ÉGLISE NÉE, courageuses et si différentes par leur âge, leur origine et les dons reçus, venez marcher avec nous sur le chemin de la foi, aidez-nous à ouvrir nos cœurs à la foi, en recevant les dons de l’Esprit Saint.

LA PAUVRE VEUVE, qui a jeté dans le trésor tout ce que tu avais pour ta subsistance, aide-nous à nous libérer de nos sécurités humaines et à mettre toute notre espérance dans le Seigneur.

Ave Maria…

Nous te remercions Dieu, bon Père, pour l’amour que tu nous donnes.

Tu nous as créés à ton image et à ta ressemblance, homme et femme, pour que, différents les uns des autres, nous nous complétions. Nous te remercions pour le don de chaque femme et pour la mission qui leur est confiée à travers le monde. Amen.

 

Méditation du mois d’avril pour les prêtres et pour les personnes consacrées >>

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