27 Jan 2023

Trois clés de la formation des prêtres: l’authenticité, l’exode de soi, et le dialogue

Actualités de la mission

Fondé par le Pape Urbain VIII le 27 janvier 1624, le Collège Pontifical Urbanien est le Grand Séminaire du dicastère pour l’évangélisation. «Il offre une formation intégrale à des séminaristes sélectionnés dans les territoires de mission et les jeunes Églises, afin qu’ils se préparent à devenir de véritables apôtres de Jésus, des pasteurs humbles, généreux et obéissants, capables de créer un temps d’évangélisation plus fervent, plus joyeux, plus généreux, plus audacieux, plein d’amour jusqu’au bout et de vie contagieuse», indique le Collège sur son site internet.

L’histoire du Collège pontifical est donc porteuse d’une «tradition riche et ancienne», soulignée par le Saint-Père dans son allocution à ses hôtes, mais qui n’appartient pas qu’au passé car aujourd’hui, «toute l’Église est appelée à une conversion pastorale et missionnaire, y compris dans la formation des futurs prêtres, et dans cette perspective vous pouvez être une inspiration et une aide pour beaucoup d’autres», a soutenu le Saint-Père, qui poursuit sur les principales caractéristiques de la formation des futurs prêtres.

L’authenticité

C’est la première caractéristique mise en avant par François, qui implique d’avoir «le courage d’enlever les masques que nous portons». Des masques portés souvent pour «paraître parfaits, impeccables et obséquieux». Mais «les masques ne  servent à rien!», dit François qui invite à se présenter aux autres «sans écran, pour ce que nous sommes, avec nos limites et nos contradictions», en ayant donc le courage d’être jugés pour ce que nous sommes réellement. «Cultivons la sincérité et l’humilité du cœur, qui nous donnent un regard honnête sur nos fragilités et nos pauvretés intérieures», ajoute François, reprenant des propos déjà évoqués lors de l’Angelus du 23 octobre 2022.

La question centrale est la crédibilité du missionnaire, qui s’atteint pas par une forme d’apparaitre ou la tenue vestimentaire «mais plutôt à cause d’un style de simplicité et de sincérité». Le Pape appuie ses paroles sur l’Évangile de Marc en expliquant que «la crédibilité reconnue à Jésus par les personnes qui l’ont rencontré provenait de l’harmonie perçue en lui entre ce qu’il annonçait et ce qu’il faisait». Et François d’exhorter les séminaristes: «s’il vous plaît, n’ayez pas peur de vous montrer tels que vous êtes, surtout aux frères et sœurs aînés que l’Église place à vos côtés comme formateurs».

Sortir de soi

Deuxième aspect relevé par le Pape: la capacité à sortir de soi. François soutient dans les étudiants et les formateurs du Collège Pontifical Urbanien que «la vie de foi est un « exode » continu, une sortie de nos schémas mentaux, de l’enfermement de nos peurs, des petites certitudes qui nous rassurent». Cet exode permet des rencontres authentiques avec les autres. Sans courir le risque de sortir de soi-même, Dieu deviendra une projection de nos besoins, et une idole. Dans le contexte international et interculturel du Collège, sortir de soi «est un grand don, dont vous pouvez vous enrichir dans la mesure où chacun d’entre vous est capable de sortir de son propre enfermement pour s’ouvrir aux autres, à leur monde et à leur culture».

L’évêque de Rome encourage les jeunes «à vivre sans crainte le défi de la fraternité, même si cela nécessite des épreuves et des renoncements». Le monde et l’Église ont besoin de «témoins de fraternité»: «puissiez-vous être tels» dit François, «maintenant et ensuite, lorsque vous retournez dans vos diocèses et vos pays, souvent marqués par des divisions et des conflits». Témoins de fraternité et témoins de joie, la joie de l’Évangile et la joie missionnaire.

La disponibilité au dialogue

Troisième et dernière caractéristique pointée par le Souverain pontife: l’ouverture au dialogue. Le «dialogue avec Dieu» dans la prière, bien sûr, mais également le «dialogue fraternel», signe d’ouverture à l’autre. «Le monde a besoin de dialogue, de paix», rappelle le Pape, en poursuivant: «il a besoin d’hommes et de femmes qui en soient les témoins», et en invitant les séminaristes à se «mettre à l’école de ces « martyrs du dialogue » qui, même dans certains de vos pays, ont courageusement parcouru ce chemin pour être des bâtisseurs de paix». François présente le dialogue comme chemin à «parcourir jusqu’au bout», jusqu’au don de soi, pour communiquer la foi donnée par le Christ.

Jean Charles Putzolu – Cité du Vatican

Parmi nos 4 œuvres pontificales, l’œuvre de Saint-Pierre-Apôtre existe pour assurer une formation et une préparation de qualité aux séminaristes et à leurs formateurs, en particulier venant des Églises les plus démunies. Ce soutien spirituel et économique s’adresse également aux diacres, religieux et novices des jeunes Églises dans les territoires de mission. L’Œuvre fut fondée par Jeanne Bigard en 1889, et fut déclarée « pontificale » en 1922.

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