29 Juin 2021

Solennité de saint Pierre et saint Paul, piliers de l'Église universelle

Dans ses dernières années, Pierre a vécu à Rome en tant que chef de l’Église. En 64, il fut crucifié la tête en bas parce qu’il ne se considérait pas digne de mourir comme Jésus. On le considère comme le premier pape.

Dieu avait aussi un grand projet pour saint Paul comme le rapporte Ananie, « Le Dieu de nos pères t’a destiné à connaître sa volonté, à voir celui qui est le Juste et à entendre la voix qui sort de sa bouche car tu seras pour lui, devant tous les hommes, le témoin de ce que tu as vu et entendu. » (Actes 22, 14-15) On pourrait dire qu’à partir de ce moment Paul, l’apôtre des gentils, est né. Il arrive à Rome après un voyage difficile mais il a ainsi pu porter l’Évangile « jusqu’aux extrémités de la terre ».

Les deux saints, qui avaient des personnalités très différentes mais étaient unis dans leur amour du Christ, ont cheminé dans la même direction : vers leur Seigneur, nous laissant par leur mort un témoignage de foi éloquent.

Traditionnellement, le 29 juin, le pape remet le saint Pallium aux archevêques nouvellement ordonnés. C’est un symbole de la dignité et de la responsabilité qui leur est conférée par le successeur de Pierre. Réalisé en laine d’agneau, il rappelle, pour ceux qui sont appelés à le porter, le Bon Pasteur qui demanda à Pierre : « M’aimes-tu ? ….garde mes brebis » (Jn 21,15-19)

 

Ce qui unit Pierre et Paul est ce qui fonde aujourd’hui notre foi

 

Nous le savons bien, entre Pierre et Paul l’entente n’a pas toujours été au rendez-vous. Au cœur de leur discorde, la question de l’évangélisation du monde païen. Mais deux choses les unissaient, plus fortes que tout : leur commun amour de Jésus et l’absolue conviction de devoir œuvrer à la l’édification et à la fortification de l’Eglise. Ce qui les unit, c’est ce qui fonde aujourd’hui notre foi, c’est l’attachement à une personne, une personne vivante, Jésus, vrai Dieu, vrai homme, l’attachement à l’Eglise. C’est de Jésus le Christ,  dont nous voulons témoigner. Les apôtres et les disciples ont été persécutés et le sont encore aujourd’hui dans le monde, pour le nom de Jésus. Pierre et Paul ont connu la prison et finalement la mort, mais jamais ils n’ont renoncé à confesser celui dont Pierre, sous la mouvance de l’Esprit, confesse qu’il est « le Christ, le fils du Dieu vivant ».

La foi de Pierre, comme la nôtre aujourd’hui,  est éprouvée. Pierre a connu le doute, il reniera,  mais Jésus ressuscité lui donnera ce que lui seul peut donner : le pardon et il lui confiera son Église.

Paul quant à lui dira « Pour moi, la vie, c’est le Christ. Pour Lui, j’ai tout perdu » (Phi 1, 21) afin de confesser « j’ai mené le bon combat, j’ai achevé ma course, j’ai gardé la foi ».

 

Dans un monde tourmenté c’est aujourd’hui à nous de confesser le Christ.

Proposer la foi qui nous fait vivre pour en rendre témoignage semble de plus en plus difficile. Une laïcité mal comprise nous prive trop souvent de notre liberté là où elle devrait nous ouvrir à la libre expression de notre foi. Avec la laïcité mal comprise et mal appliquée, pèse aussi sur nous le poids d’une société qui se veut affranchie de toute référence à la transcendance, préférant se placer sous le signe du relativisme, du scepticisme, du matérialisme et de l’auto référencement. Alors il nous faut avancer les mains nues, aller au-devant des hommes en leur offrant la seule chose que nous possédons, dont nous sommes les témoins, l’amour, non pas le nôtre mais celui de Dieu. Alors Dieu marchera avec nous, il nous soutiendra dans les épreuves et jusqu’au don total de notre vie. Pierre en prison sera délivré des liens physiques qui le retiennent mais aussi des liens plus subtils qui auraient pu le priver de la liberté de parole, de la liberté de l’annonce. Paul reconnaitra que, abandonné de tous, il a pu compter sur la fidélité de Dieu. Gardons-nous d’être des peureux qui s’ignorent, peur de l’opinion publique, des rumeurs, des médias, des sondages … Restons des Baptisés , des hommes libres !

A l’écoute de ce que Dieu a fait pour les deux piliers de l’Eglise que sont Pierre et Paul nous comprenons ce qu’Il veut faire pour nous, en Eglise, cette Eglise qui « prie Dieu avec insistance ».  Il veut pour nous l’unité, la paix et la réconciliation. Il veut verser sur toutes nos plaies et nos blessures, sur nos divisions,  le baume de son amour. Il veut nous dire que le don de nos vies n’est jamais vain ou stérile. Il veut aussi que nous soyons des bâtisseurs d’églises ( de communautés chrétiennes ), des bâtisseurs de  ponts pour unir et réconcilier les hommes car toute personne est « créée à son image, et elle reflète quelque chose de sa gloire. Tout être humain fait l’objet de la tendresse infinie du Seigneur, qui habite dans sa vie » (La joie de l’Evangile n°274).

Dans nos sociétés où les guerres ont atteint un pouvoir de destruction jamais égalé dans l’histoire humaine en raison notamment des armes nucléaires et biologiques, dans un monde aussi où de nouvelles formes de luttes sont apparues, cyber criminalité, terrorisme,  il nous faut de plus en plus participer au développement d’un authentique esprit de fraternité et d’écoute pour la recherche du « bien commun » de l’humanité car nos destins qui s’interpénètrent sont liés.  Et c’est bien de ce destin commun dont Pierre et Paul sont les témoins, au-delà des frontières, des cultures, un destin commun qui a un nom et un visage : Jésus Christ.

Mgr Colomb ; Ac 12, 1-11 ; Ps : 33, 2-3, 4-5, 6-7, 8-9;  2 Tm 4, 6-8.17-18 ; Mt 16, 13-19

Pierre et Paul, chœur de l’église paroissiale St Mary the Virgin, Freeland, XIIe siècle. ©Lawrence OP

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