Textes du jour : Ap 7, 2-4.9-14; Ps 23 (24), 1-2, 3-4ab, 5-6; 1 Jn 3, 1-3; Mt 5, 1-12a
La fête de la Toussaint précède la prière pour les morts et il est facile de faire une confusion entre ces deux fêtes.
Fêter les saints, c’est fêter la vraie vie, celle que permet le message des Béatitudes, c’est prendre la suite de ceux dont parle le livre de l’Apocalypse, ceux qui viennent de la grande épreuve, ceux qui ont blanchi leur robe par le sang de l’agneau. Fêter les saints, c’est reconnaître la fidélité des martyrs, de tous ces témoins qui ont servi la vérité en refusant les idoles ou l’adoration des empereurs d‘hier et d’aujourd’hui, c’est mettre ses pas dans ceux des chercheurs de Dieu qui ne se sont pas compromis avec les mondanités. Ils cherchent parce que leur humilité leur apprend que Dieu est toujours plus grand qu’ils ne le pensent. Le 14 septembre 2025, le pape Léon XIV a célébré l’espérance “désarmée” et pleine d’immortalité des 1700 nouveaux martyrs de ces vingt-cinq dernières années. Il a donné cette définition du martyre qui, me semble-t-il, est la plus belle définition de la sainteté : « La communion la plus authentique qui soit avec le Christ ».
Le chrétien est un être paradoxal qui se nourrit de promesses à contretemps de toutes les promesses humaines de lendemain qui chantent : heureux les pauvres, les persécutés pour la justice… Jésus nous invite à voir plus loin et plus haut, toujours au-delà de la grande tribulation, au-delà des épreuves qui, inévitablement, jalonnent notre vie, au-delà de la mort qui viendra nous chercher. Face à Dieu créateur et rédempteur, nous mesurons notre pauvreté, nos limites. Nous avons besoin de miséricorde, nous avons besoin d’être sauvés. Ce que vient nous dire Jésus, c’est que si nous gardons notre regard fixé sur Dieu, si, sans trêve, nous cherchons sa face sur le visage de nos frères les plus pauvres ou dans la prière silencieuse, nous nous verrons tels que nous sommes, en fils et filles de l’unique Père, en frères et sœurs du Christ.
On ne naît pas saint, on le devient, petit à petit, en changeant son cœur. Prenons la vie de Saint Augustin, celle de Charles de Foucauld, celle de Saint Paul, qui, de persécuteur des chrétiens, est devenu l’une des colonnes de l’Eglise. Sa vie est un message d’espérance pour chacun d’entre nous. La sainteté, c’est le service de l’homme, de sa dignité, de sa vie, de son droit au bonheur, à la paix, à l’amour de Dieu. Sur cette terre, nous sommes en apprentissage de la sainteté, c’est le temps de la grande épreuve dont parle le livre de l’Apocalypse. La bienheureuse Pauline Jaricot a vécu cette épreuve, de sa conversion après l’homélie de l’abbé Würtz jusqu’a sa mort dans une extrême pauvreté, il lui a été donné de fonder une œuvre pour que l’évangile soit annoncé dans le monde entier et elle a réussi.
Prions par l’intercession de tous les saints qui ont connu notre condition d’apprentis de la sainteté. Dans son autobiographie, Sainte Thérèse de Lisieux, Thérèse de la Sainte Face, nous montre le chemin de la sainteté dans l’ordinaire de nos vies. Elle nous montre la “petite voie” accessible à tous. Puissions-nous au seuil de notre mort, être en paix et dire, à la suite de la petite Thérèse, patronne des missions : “Je ne meurs pas, j’entre dans la vie”.
Évangile
« Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! » (Mt 5, 1-12a)
Alléluia. Alléluia.
Venez à moi,
vous tous qui peinez sous le poids du fardeau,
dit le Seigneur,
et moi, je vous procurerai le repos.
Alléluia. (Mt 11, 28)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
voyant les foules, Jésus gravit la montagne.
Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui.
Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait.
Il disait :
« Heureux les pauvres de cœur,
car le royaume des Cieux est à eux.
Heureux ceux qui pleurent,
car ils seront consolés.
Heureux les doux,
car ils recevront la terre en héritage.
Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice,
car ils seront rassasiés.
Heureux les miséricordieux,
car ils obtiendront miséricorde.
Heureux les cœurs purs,
car ils verront Dieu.
Heureux les artisans de paix,
car ils seront appelés fils de Dieu.
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice,
car le royaume des Cieux est à eux.
Heureux êtes-vous si l’on vous insulte,
si l’on vous persécute
et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous,
à cause de moi.
Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse,
car votre récompense est grande dans les cieux ! »