Ce 12 juin, les fidèles de la paroisse de Santa Lucía de la Sierra au centre du Mexique ont célébré une messe en mémoire de leur ancien curé. Le père Juan Antonio Orozco Alvarado, dit « Padre Juanito », est mort il y a un an à l’âge de 33 ans. Il a perdu la vie alors qu’il visitait la communauté d’indiens Tepehuanes de Pajaritos pour célébrer la messe.
« Nous demandons à Dieu d’accueillir à bras ouverts ce nouveau martyr et que sa mort soit pour nous un signe d’espérance et de lutte pour que dans notre pays, la justice soit la bannière sous laquelle les chrétiens élèvent la voix pour refuser la violence qui contamine notre société et nos familles. »
Le missionnaire et un groupe de fidèles se rendaient à l’église. C’est alors qu’ils se sont retrouvés au milieu d’un échange de tirs entre les cartels de Sinaloa et Jalisco Nueva Generación.
En tant que franciscain, il était particulièrement engagé dans la défense des droits de l’homme et des victimes de cette violence quasi institutionnelle. Il avait notamment composé l’hymne « La Révolution Laudato Si » :
Violence quotidienne
Six mois auparavant, le franciscain débutait sa mission pastorale dans cette région marquée par la violence. En effet, l’état de Zacatecas dans lequel officiait le père est traversé par l’une des principales routes du trafic de drogue vers les États-Unis.
La conférence épiscopale mexicaine a déploré une nouvelle « victime de la violence » qui sévit dans pays avant d’inviter les fidèles à demander « au Seigneur la paix pour [leur] patrie ». En 2021, 22 missionnaires ont été tués à travers le monde. Parmi eux, huit ont trouvé la mort au Mexique.
Au cours des vingt dernières années, 536 missionnaires ont ainsi été assassinés. Aucun d’entre eux n’a accompli d’entreprises ou d’actions éclatantes mais ils ont simplement partagé la vie quotidienne de la majeure partie de la population, portant leur témoignage évangélique comme signe d’espérance chrétienne.