« Enfants et jeunes sont des acteurs principaux de l’animation missionnaire dans le monde entier. Il s’agit de jeunes disciples missionnaires qui évangélisent, par la prière et le témoignage de Jésus dans les écoles, dans leurs maisons elles-mêmes, dans les lieux qu’ils fréquentent avec les jeunes de leur âge »
(Sœur Roberta Tremarelli, Secrétaire général de l’œuvre pontificale de l’Enfance missionnaire)
Les enfants aident les enfants
Présente dans plus de 130 pays, l’Enfance Missionnaire, également connue sous le nom d’Œuvre pontificale de la Sainte Enfance, accompagne les enfants, jeunes et adolescents dans le développement d’un esprit missionnaire et les aide à partager la foi et les moyens matériels, en particulier avec leurs camarades qui en ont le plus besoin.
Elle est incontournable dans beaucoup de diocèses d’Amérique du Sud ou d’Afrique où elle est plus populaire que le mouvement scout. Elle soutient plus de 3 000 projets dans le monde.
Son slogan « les enfants aident les enfants, les enfants évangélisent les enfants » exprime bien sa spécificité : l’aide n’est pas une simple assistance mais une invitation à un échange entre les enfants, car chacun d’eux, riche ou pauvre, a toujours quelque chose à partager et à témoigner de sa relation avec le Christ. Ainsi, plus de quinze millions d’enfants dans le monde s’informent sur la vie des autres enfants, de leurs Églises, s’entraident et prient les uns pour les autres. En union avec 112 pays, ils découvrent, prient et partagent afin que l’amour du Christ soit une force pour chacun.
Au cours du mois d’octobre, traditionnellement dédié par l’Eglise aux missions, cette animation se révèle un instrument de croissance dans la foi, y compris dans une perspective vocationnelle. « Tous les baptisés sont appelés à donner l’Evangile, indépendamment de leur âge » nous dit Sœur Tremarelli, indiquant que, dans de nombreux pays du monde, les jeunes ont répondu au Pape : nous voici, envoyez-nous !
Sœur Tremarelli cite des pays tels que le Pérou, « où l’animation missionnaire de la communauté locale a été renforcée par la prière et le témoignage de foi des enfants et des jeunes ». Leur présence au sein de l’Eglise, indique le Secrétaire général de l’Enfance missionnaire, « est importante parce que les enfants s’éduquent à élargir leurs horizons au prochain, à ceux qui se trouvent dans des terres lointaines et lorsqu’ils deviendront jeunes ou adultes, cette semence, par œuvre de l’Esprit Saint, germera et leur donnera un cœur et un regard tourné vers leur prochain, ouvert aux défis de la mission.
L’outil numérique au service de l’animation missionnaire
Ce temps marqué par la pandémie a interpellé dans de nombreux pays du monde l’Enfance missionnaire et l’animation a eu souvent recours aux nouvelles technologies attendu que nombre de ces jeunes sont des « natifs numériques ». « En Inde – indique Sœur Tremarelli – la section locale de l’Enfance Missionnaire a effectué une action de sensibilisation dès septembre, postant chaque jour sur les chaînes d’Internet et sur les réseaux sociaux une vidéo pour faire connaître la réalité sociale de l’enfance d’un continent déterminé. Au mois d’octobre, l’animation s’est poursuivie, en encourageant la prière et la collecte matérielle d’aides pour les peuples et surtout pour les enfants les plus pauvres et nécessiteux de ce continent déterminé ».
Sœur Tremarelli rappelle également l’importance de la formation sur les plates-formes numériques telles que Zoom qui ont aidé à faire en sorte que les jeunes se sentent proches même si les conditions locales ne le permettaient pas. « Cela a été le cas par exemple dans des pays tels que le Honduras mais aussi en Zambie et au Malawi, en Afrique » précise-t-elle.
L’évangélisation des familles
« Promouvoir la prière, la formation, la sensibilisation missionnaire avec les enfants est aussi une occasion pour arriver à leurs familles. Dans le monde entier, les jeunes impliquent leurs parents dans les initiatives missionnaires et ceci constitue un aspect très important qui aide à renouveler et à raviver la foi des adultes au sein de l’ensemble de la communauté catholique ».
L’Enfance Missionnaire vise à une implication personnelle et communautaire afin de faire sentir les jeunes partie intégrante d’une famille dans laquelle chacun est important et tous s’aident réciproquement. Tel est le défi pédagogique actuel : ouvrir le cœur à l’universalité afin de contribuer au salut de leurs camarades du même âge. « Les modalités concrètes selon lesquelles s’exprime cette implication sont au nombre de trois : la prière, l’offrande et le sacrifice. Les enfants de l’Enfance Missionnaire prient chaque jour pour les autres enfants et pour la diffusion de la Parole. La collecte ensuite est le fruit des sacrifices des jeunes. Chacun y met du sien afin de donner un avenir meilleur aux enfants du monde. Grâce à ces aides, de très nombreux jeunes peuvent connaître Jésus et Sa Parole, manger, étudier, avoir un toit sous lequel dormir, se soigner. Enfin, il existe le témoignage missionnaire. Par leur attitude et par leur message, les jeunes missionnaires sont des témoins et des exemples de vie pour leurs camarades et pour l’ensemble de la communauté ».
Prière des enfants missionnaires
Seigneur, par mon baptême,
Tu m’as fais entrer dans la grande famille de tes enfants, l’Église.
Tu me connais par mon nom et Tu m’appelles à être missionnaire.
Aide-moi à m’intéresser aux autres, à les aimer et à les rencontrer tels qu’ils sont.
Aide-moi à partager mon temps, mon amitié et mon argent,
avec tous mes frères et sœurs du monde entier.
Apprends-moi à Te prier chaque jour,
et à Te faire confiance en toute chose.
Regarde et bénis, Seigneur, tous les enfants du monde.
Apprends-moi à me mettre au service de mon prochain,
que je sois, dans la joie, témoin de l’Évangile.
Amen
Petite histoire
L’Œuvre pontificale de l’Enfance missionnaire naquit lorsque, à la moitié du XIX° siècle, Mgr Charles de Forbin-Janson, Evêque de Nancy, fut frappé par les nouvelles provenant des missionnaires français en Chine concernant le nombre des enfants qui mouraient sans avoir pu recevoir le Baptême. Regrettant de ne pouvoir partir personnellement comme missionnaire, il demanda conseil à la Vénérable Pauline Jaricot, fondatrice de l’Œuvre pontificale de la Propagation de la Foi. L’échange d’idée entre les deux fut illuminante et l’Evêque eut l’idée d’impliquer les enfants de France de manière à ce que, par la prière et la collaboration matérielles, ils puissent aider leurs camarades chinois. « Un Ave Maria par jour et un sou par mois » pour soigner un enfant et sauver son âme. Tel fut l’engagement proposé par l’Evêque de Nancy aux jeunes français. Le calendrier marquait le 19 mai 1843 lorsque, par cette initiative, fut jetée la semence de laquelle aurait fermé l’Œuvre. Des années plus tard, sera inventée la devise « les enfants aident les enfants » qui résume bien l’intuition du fondateur et le charisme de l’œuvre.
Rapidement, de nombreux autres pays adhérèrent au projet et le 3 mai 1922, le Pape Pie XI reconnut l’Œuvre comme pontificale alors que le 4 décembre 1950, le Vénérable Pape Pie XII instituait la Journée mondiale de la Sainte Enfance, faisant de la Solennité de l’Epiphanie le jour de sa célébration bien qu’accordant la liberté à chaque nation d’adapter la date de célébration aux circonstances locales.