11 Oct 2020

Le roi tient à la fête !

Et si on s’invitait les uns les autres chez Lui ?

 Méditation du dimanche, 11 octobre 2020 (Mt 22,1-14)

C’est le dimanche d’ouverture de la Semaine Missionnaire Mondiale. Trois textes de la liturgie de ce jour évoquent l’importance du repas, signe de communion entre Dieu et son peuple. Isaïe nous parle du « Seigneur de l’univers » dont l’amour est véritablement universel. Il « préparera un festin pour tous les peuples », et en plus chez lui, « sur sa montagne », là où la fête sera plus que bio « de viandes succulentes, de vins capiteux et décantés. » Son amour est tellement universel que nous serons tous concernés : « il fera disparaître le voile de deuil qui enveloppe tous les peuples et toutes les nations, et il essuiera les larmes sur tous les visages. » Faisons nôtre la prière d’Isaïe pour reconnaître la grandeur et la fidélité infinie de Dieu à sa promesse d’amour pour l’humanité toute entière. « Voici notre Dieu, en lui nous espérions ; c’est lui le Seigneur ; exultons, réjouissons-nous : il nous a sauvés ! » (Is 25,6-9).

Le psaume 22 nous dit « Le Seigneur est mon berger » ; son amour veille sur tout être humain : « Il me fait reposer, me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre ; il me conduit par le juste chemin et je ne crains aucun mal, car il est avec moi, me guide et me rassure. » Il nous invite chez lui, et chacun peut dire : il « prépare la table pour moi ; grâce et bonheur m’accompagnent » à tel point que « j’habiterai la maison du Seigneur pour la durée de mes jours. »

L’évangile décrit la parabole du festin de noces : « Un roi qui célébra les noces de son fils. Il envoya ses serviteurs pour appeler à la noce les invités » (Mt 22,1-14). Il s’agit donc d’un festin nuptial. Les premiers conviés – les plus chanceux – qui a priori devaient accepter l’invitation, la déclinent sans raison apparente. Va savoir pourquoi ! Pour la seconde fois, le roi insiste, envoyant d’autres serviteurs solliciter la présence des invités car « Voilà : j’ai préparé mon banquet, mes bœufs et mes bêtes grasses sont égorgés ; tout est prêt : venez à la noce. »

Mais pas de chance, leurs réponses sont négatives ; deux d’entre eux avaient des empêchements « l’un à son champ, l’autre à son commerce. » Les autres, par contre, non seulement refusent, mais en plus réagissent violemment : « empoignèrent les serviteurs, les maltraitèrent et les tuèrent. » Pourquoi tous ces gestes de folie ? Difficile à comprendre puisqu’ils avaient été invités à un repas de noce ! On comprend le mécontentement du roi qui fait punir les malfaiteurs qui ont été violents envers ses fidèles serviteurs.

À quelle catégorie de ces groupes d’invités appartenons-nous ? À nous aussi, il nous arrive de trouver des excuses : emploi du temps chargé, pris par d’autres engagements, débordés, pas d’envie, fatigués des 35 heures hebdomadaires, etc.

Tout est prêt, sauf les invités, et la fête risque de tourner au fiasco ! Mais ce roi tient, mordicus, à la réussite de la fête en l’honneur de son fils. Loin de se décourager – malgré les premiers invités qui « n’étaient pas dignes » – il entreprend une initiative inattendue et surprenante : « Allez donc aux croisées des chemins : tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce. » Les serviteurs, comme d’habitude, « allèrent sur les chemins, rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent. » Et ils invitent tout le monde ! N’importe qui donc : « les mauvais comme les bons, et la salle de noce fut remplie de convives. » Indistinctement, tous ces derniers invités – et tels qu’ils sont – acceptent et répondent positivement à l’invitation imprévue, et deviennent ainsi les véritables convives et hôtes du roi.

Cependant avant l’ouverture de la fête, le roi interpelle un des convives pour le questionner : « Mon ami, comment es-tu entré ici, sans avoir le vêtement de noce ? » N’avait-t-il pas son costard cravate ou l’habit requis pour la circonstance ? L’ami interpellé préfère rester silencieux. Bizarrement, le roi le fait mettre dehors simplement pour une question d’habit. Quelle histoire… ! C’est un récit vraiment intrigant ! Au début, il fait inviter n’importe qui, et puis se ravise, refusant celui qui est habillé n’importe comment ! S’agit-il d’un habit pour respecter seulement le code purement esthétique et le look extérieur ou plutôt d’une prédisposition essentiellement intérieure ?

Lors de la célébration du sacrement du baptême – aux bébés comme aux adultes – on remet le vêtement blanc, signe et symbole d’une création nouvelle : « En effet, vous tous que le baptême a unis au Christ, vous avez revêtu le Christ » (Ga 3, 27). Tout être humain est invité à se mettre en habit de noce, à se préparer spirituellement et humainement, à s’efforcer de vivre en cohérence avec la foi reçue et professée.

Si sur la croix Jésus donne sa vie pour tous, sur la table du repas eucharistique, il renouvelle son amour pour la multitude. Son incessante invitation est toujours actuelle, si large, sans frontières, no limit ! Partout dans le monde, les communautés chrétiennes se rassemblent, célèbrent et prient en Église. Tous entendent encore : « Heureux les invités au repas du Seigneur ! », et puis, chacune, chacun répond personnellement : « Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir ; mais dis seulement une parole et je serai guéri ».  Comme pour les serviteurs autrefois, le Seigneur nous envoie dans le monde entier d’aujourd’hui : « Allez donc aux croisés des chemins : tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce ». Ensemble, osons la mission ! Et si on s’invitait les uns les autres chez Lui ? Ça serait une fête sacrée en Église ! Et ensemble, une sacrée fête !

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