Source : fides.org
En ce jour où l’on célèbre la fête de saint Camille de Lellis, fondateur de l’Ordre des Ministres des Infirmes (MI), le père Massimo Miraglio, curé de la petite communauté de Pourcine Pic-Makaya, a partagé avec l’Agence Fides ce qui sera une journée importante pour toute la famille camillienne, toujours généreuse envers les plus démunis.
Cette année encore, nous, Camilliens d’Haïti, voulons vivre la fête de saint Camille avec beaucoup d’espérance et le désir de continuer à témoigner de l’amour miséricordieux pour les malades que notre Père Fondateur nous a laissé en héritage, non seulement spirituel, mais aussi de vie active, de vie concrète au quotidien.
« Le pays se trouve malheureusement depuis des années dans une situation extrêmement difficile et le travail devient chaque jour plus compliqué », déclare le père Massimo en référence à la situation humanitaire catastrophique dans laquelle se trouve l’île depuis des années. Mes confrères et consœurs de Port-au-Prince, qui depuis des années gèrent l’hôpital Saint-Camillus et le foyer pour enfants handicapés, en savent quelque chose. Malgré mille difficultés, ils parviennent à les maintenir ouverts, à accueillir chaque jour des malades et des pauvres à la recherche d’une solution et de moyens pour continuer à vivre. »
« Le travail à Port-au-Prince et dans de nombreuses régions du pays est devenu très difficile en raison de ces gangs qui contrôlent désormais le territoire et face à un État qui n’existe plus, à une police et à une armée impuissantes face à la force et à la violence des gangs, même à Jérémie. »
Dans la paroisse de Pic Makaya, nous essayons avant tout de poursuivre notre travail et, réconfortés par l’exemple de Saint Camille, nous essayons d’être particulièrement proches des personnes les plus pauvres et les plus malades.
Tous les projets que nous menons dans la paroisse ont toujours pour objectif de maintenir et d’essayer de soutenir la population à travers de nombreuses activités différentes. Le domaine de la santé reste certainement une priorité, d’où l’activité de l’aqueduc pour acheminer l’eau vers le centre du village et pouvoir la contrôler, rendre les sentiers et les chemins muletiers plus praticables afin d’éviter toute une série d’accidents qui se produisent systématiquement. L’école est un autre secteur dans lequel nous sommes fortement impliqués. C’est un lieu de référence pour l’éducation des jeunes, des enfants et des adultes, où l’on peut transmettre des informations, faire de la prévention et où nous rêvons constamment de pouvoir bientôt ouvrir un dispensaire pour la population. »
« C’est vraiment notre rêve le plus cher, souligne le missionnaire : pouvoir bientôt commencer la construction du dispensaire Saint Camille où nous pourrons accueillir les malades. Il ne s’agira pas d’un grand chantier, mais plutôt d’un centre d’urgence, un lieu où les habitants de la région, qui sont aujourd’hui environ 4 000 à 5 000 personnes et qui constituent un bassin d’utilisateurs potentiels, pourront recevoir le minimum nécessaire, les premiers soins. Ce serait un centre d’urgence vraiment important qui changerait fondamentalement la vie des habitants de la région. »
« Pour l’instant, conclut le père Massimo, nous sommes malheureusement contraints de continuer à fonctionner avec un tout petit dispensaire informel dans ma maison paroissiale, qui est insuffisant pour répondre aux besoins même minimaux de la population. Nous espérons que, par l’intercession de Saint Camille, nous pourrons disposer l’année prochaine de ce dispensaire qui nous permettra d’être aux côtés des malades et de témoigner également de cet amour que Saint Camille nous a transmis. »
