8 Juin 2021

Focus sur le Brésil grâce au père Xavier

Au Brésil, les célébrations pascales se sont passées dans ce contexte de confinement sanitaire et donc sans la présence des fidèles comme c’était le cas en France pendant la semaine pascale 2020. Nous sommes en pleine période des pluies, et malgré la situation plutôt morose de la pandémie, la nature verte et luxuriante nous redit la puissance de la vie.

Au moment où je vous écris, les célébrations sont de nouveau ouvertes à raison de 10 % maximum de la capacité des églises. Vous imaginez que c’est bien difficile à contrôler et que l’on ne va pas commencer à faire la police à l’entrée, mais en général les gens sont plutôt prudents et beaucoup continuent d’assister aux messes qui sont transmises à travers les réseaux sociaux. Le message des évêques est clairement de suivre les consignes pour protéger les vies.

La situation économique et politique reste préoccupante. Le prix des aliments de base a beaucoup augmenté (il a doublé ou triplé depuis un an). Ici, dans l’état du Ceará, des familles souffrent de nouveau de la faim pour deux raisons principales. La première à cause d’une économie très ralentie. La deuxième est que le gouvernement fédéral actuel a supprimé beaucoup d’aides sociales qui permettaient aux plus pauvres de survivre. Aujourd’hui des familles se retrouvent dans des situations de grande pauvreté.

La situation politique n’est pas bonne non plus. Le président Jair Bolsonaro renvoie régulièrement ses ministres. Nous en sommes au quatrième ministre de la santé depuis son élection. Il faut dire que le Président affiche publiquement son désaccord face au confinement. Il ne porte pour ainsi dire jamais le masque en public et déclare à la télévision que cela ne sert à rien de rester chez soi et qu’il faut reprendre le travail. Par voie de conséquence, il est en conflit ouvert avec un certain nombre de gouverneurs dont celui de l’état du Ceará. Il y a un mois, Bolsonaro a limogé et fait remplacer les 3 principaux généraux de l’armée, à tel point que les médias se sont demandés s’ils n’étaient pas en train de préparer un coup d’état.

Au niveau de la Maison, nous avons fait quelques travaux pour la rendre plus accueillante dont un agrandissement de la salle à manger en déplaçant la cuisine dans une autre pièce. Nous avons aussi démoli un mur pour transformer deux petites salles en une seule grande pièce d’entrée et remis à neuf de l’installation électrique devenue dangereuse. Et enfin un bon coup de peinture à la chaux sur l’ensemble des murs…Tout est terminé ouf !

Eglise Mãe do Déu, diocèse de Ceará, Brésil

Les gens aiment venir prier dans cette belle église de pierres “église de la Mère de Dieu” qui par sa beauté, le silence et le cadre de la nature qui l’entoure invite à la rencontre avec Dieu et à la contemplation. Certains en profitent pour venir à la maison “Desabafar” comme on dit en portugais (“vider leur sac” en jargon français)… parler de leur vie, leurs joies, leurs peines surtout. Il y a beaucoup de détresse sociale (alcool, séparations, violences familiales, problèmes de santé, d’argent etc…)

Je me sens bien démuni pour les aider, mais le dialogue et la prière les aident à retrouver un peu de paix et d’espérance.

Chers amis, ici comme en France, nous attendons plein de confiance que cette pandémie nous laisse tranquille et permette à chacun et chacune de reprendre une vie “normale” C’est aussi ce que je souhaite à chacun d’entre vous. Que le Christ ressuscité vous apporte la paix et vous bénisse.

Père Xavier pour Sarthe Catholique

Brésil

Le plus grand pays d’Amérique du Sud (17 fois la France) possède une grande variété de religions, issues de toutes les influences qui ont bâti cette nation au fil des siècles. Mais la plus importante de toutes est la religion chrétienne, et plus particulièrement catholique, importée au XVIe siècle par les colons portugais. Malgré une forte tendance à la mobilité de la part des croyants. La population est donc majoritairement chrétienne (88 %). Les catholiques représentent 61 % de la population et les protestants 26 %.
 
 
Au fil des ans, l’église catholique s’est posée en défenseur des pauvres et des opprimés, et a essayé de lutter contre les grandes injustices qui sont une des caractéristiques indiscutables du Brésil.
 

Portrait d’une missionnaire brésilienne :

L’expérience de quatre missionnaires de la Consolata dans une favela de Sao Paulo au Brésil >>

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