4 Fév 2021

[FIDEI DONUM] Père Innocent Niyimbona, originaire du Burundi

Pour quelle raison êtes-vous venu en France ? 

Je suis arrivé du Burundi en 2009 dans le diocèse de Lille, d’abord comme prêtre étudiant à la Faculté de théologie de l’Université catholique. Après avoir obtenu ma licence, mon évêque et Mgr Ulrich ont décidé de me nommer prêtre fidei donum3 administrateur de la paroisse Saint-François des Monts de Flandre avec ses 6 clochers.

Quels contacts gardez-vous avec votre pays ?

J’arrive à rentrer au Burundi tous les deux ans. Depuis que je suis en France, les applications sur smartphone ont largement facilité le contact avec ma famille, que j’arrive à appeler très régulièrement. Je suis maintenant connecté avec le monde entier ! 

Comment vous êtes-vous adapté à la France ?

Quand j’ai débarqué à l’aéroport de Paris, j’ai été impressionné par toutes ces voitures sur le parking. Une fois arrivé à Lille, pendant la braderie, quand j’ai vu tout ce monde, j’ai pensé que les gens s’étaient garés à Paris pour venir à Lille! Mon premier plat a été le traditionnel moules-frites et d’ailleurs, je ne me suis toujours pas habitué aux moules…

J’ai aussi découvert la neige… et un climat qui me dépayse par rapport au soleil africain que je connaissais !

C’était la première fois que je venais en Europe et cela n’a pas été très facile au début. J’avais du mal à reconnaître les gens, à les comprendre (l’accent n’est pas le même que chez nous). Heureusement, le père Jérôme Vanderschaeve m’a rapidement accueilli et intégré.

Quelle différence avec la vie de l’Eglise au Burundi ?

Lors de la première messe à laquelle j’ai assisté, j’ai cru que c’était un jour de deuil national… Je me demandais où étaient les jeunes. Et où étaient partis les paroissiens sitôt la messe terminée. Il n’y avait plus personne sur le parvis.

Forcément, au Burundi, c’est très différent : on chante et danse sans interruption. La participation est très active pendant les messes. Les églises sont pleines, de toutes les générations. Les messes durent plus longtemps, mais on ne regarde pas sa montre. En France, les paroissiens comprennent mal qu’une messe dure plus d’une heure.

Là-bas, où il y a plus de 60% de catholiques, c’est normal d’aller à l’église. Depuis mes 6 ans, je servais la messe et j’y allais tous les jours avec ma mère. Là-bas, on ne fait pas la différence entre ceux qui y vont parce qu’ils sont convaincus et ceux qui y vont pour ne pas se faire montrer du doigt.

Et puis beaucoup de jeunes rentrent au grand séminaire au Burundi, alors qu’ici, on souffre du manque de vocation.

Quelles sont les joies et les difficultés que vous rencontrez ?

Avec le COVID et la fermeture des églises, j’étais désolé d’entendre que l’église ne faisait pas partie des activités essentielles… 

Je regrette aussi de ne pas voir beaucoup de jeunes. C’est comme s’il fallait attendre d’être à un âge avancé pour adhérer à Dieu…  Mais ce qui est appréciable ici, c’est que la messe n’est pas une obligation. Le petit noyau de convaincus qui se rend à l’église est comme une souche d’arbre qui va redynamiser l’Eglise et l’humanité ! On se doit d’inventer une autre façon de rendre l’Eglise vivante, dynamique et visible.

Beaucoup de gens ne comprennent pas comment j’ai pu m’adapter à Cassel aussi facilement. “Comment as-tu fait ?”… Eh bien, j’ai été vraiment adopté et je remercie Mgr Ulrich et son équipe pour leur accueil. Faire partie de cette Eglise est un vrai bonheur !

 

Propos recueillis par Tiphaine de Lachaise

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