Comment construire un monde plus juste et plus fraternel ? Comment vivre « au goût de l’Evangile dans nos relations quotidiennes ? Ce sont les questions auxquelles le Pape propose des éléments de réponse dans son encyclique Fratelli tutti, qu’il définit lui-même comme une «encyclique sociale». C’est la troisième encyclique après Lumen fidei et Laudato si’ et l’on y retrouve ses chevaux de bataille : le pardon, la charité en politique, la paix, le dialogue interreligieux et social, la défense de l’environnement et l’accueil des migrants.
« Les ombres d’un monde fermé »
Le Pape signe ici – on pourrait ajouter « d’une plume inquiète » – une encyclique résolument sociale dans laquelle il brosse un tableau du monde « fermé ».
Dans ce monde qui avance sans un cap commun, se respire une atmosphère où la distance entre l’obsession envers notre propre bien-être et le bonheur partagé de l’humanité ne cesse de se creuser et nous conduit à considérer qu’un véritable schisme est désormais en cours entre l’individu et la communauté humaine.
Se retrouver
«J’invite tout le monde à un espoir renouvelé», écrit le Pape François. Il suggère des moyens de construire un monde plus juste et pacifique, dans lequel nous nous reconnaissons comme frères et sœurs d’une famille humaine.
Quand je rédigeais cette lettre, la pandémie de la Covid-19 a soudainement éclaté et a mis à nu nos fausses certitudes. Au-delà des diverses réponses qu’ont apportées les différents pays, l’incapacité d’agir ensemblenous a sauté aux yeux. Rêvons en tant qu’une seule et même humanité, comme des voyageurs partageant la même chair humaine, comme des enfants de cette même terre qui nous abrite tous, chacun avec la richesse de sa foi ou de ses convictions, chacun avec sa propre voix, tous frères.
Pape François, octobre 2020

Inspirations
Le Pape François a tenu à préciser que le Grand Imam Ahmad Al-Tayyeb, avec avec qui il avait co-signé la lettre «Fraternité humaine» à Abu Dhabi le 4 février 2019, l’avait inspiré pour rédigé cette encyclique qui reprend et développe certains thèmes. Il s’est également inspiré du bienheureux Charles de Foucauld, ainsi que de Martin Luther King, Desmond Tutu, Mahatma Gandhi et «de nombreux autres frères et sœurs qui ne sont pas catholiques».