Mes jeunes années en Yougoslavie
Je m’appelle Ana, je suis née au nord de la Yougoslavie, dans une famille croate tout à fait ordinaire. À la fin du Collège, la Croatie était encore en guerre pour son indépendance. Je suis alors allée vivre à Ljubljana en Slovénie, où j’ai suivi des études de géodésie. C’est pendant ces quatre années que ma vocation missionnaire est née.
Découverte de ma vocation : un immense amour et une joie sans pareille !
À 16 ans je suis allée faire un camp d’été avec les jeunes de ma paroisse. Notre curé nous a invités à préparer la prière du matin à tour de rôle. Pour nous aider, il a mis à notre disposition quelques livres avec des prières.
Un matin j’ai pris deux ou trois livres et j’ai commencé à les feuilleter, pour trouver une prière adéquate et surtout pas trop longue. Tout d’un coup un titre a attiré mon attention : « La prière d’un missionnaire ».
Je ne me rappelle plus la prière, mais ce moment précis a complètement changé ma vie. J’ai senti dans mon cœur un immense amour du Seigneur et une joie sans pareille ! Un appel résonnait désormais dans mon âme : l’appel missionnaire, gravé en moi avec une force et une tendresse en même temps.
Cheminement avec les Sœurs Franciscaines Missionnaires de Marie
Je suis entrée chez les sœurs Franciscaines Missionnaires de Marie à 19 ans, en Slovénie. J’ai ensuite passé quelques mois en Bosnie et en Italie. J’ai ensuite passé trois ans à Lyon. J’y ai suivi une formation pour devenir animatrice en pastorale des jeunes et adolescents. Depuis, c’est ma mission partout où je vais ! J’ai d’abord vécu en Slovénie, quelques mois en Bosnie et en Italie, j’ai passé 3 ans à Lyon, où j’ai fait la formation pour devenir l’animatrice en pastorale pour l’aumônerie des jeunes et adolescents, et depuis c’est ma mission partout où je vais.
À 28 ans, j’ai prononcé mes vœux perpétuels et j’ai reçu mon envoi missionnaire : destination le Brésil ! J’y suis resté 11 ans et j’ai eu la grâce de pouvoir faire des expériences incroyables. J’ai passé 3 ans dans la banlieue de São Paulo, 3 ans dans des diverses missions au sud du pays et 5 ans en Amazonie.
En octobre 2020, j’ai quitté le Brésil pour rejoindre une autre mission, en banlieue parisienne. Nous sommes 5 sœurs de différentes nationalités et nous habitons dans un immeuble HLM de Clichy-sous-Bois. Et comme toujours, je travaille avec les adolescents et les jeunes, avec les animateurs de l’aumônerie et avec tous ceux et celle qui veulent suivre Jésus Christ avec joie et passion.
Des rencontres déterminantes
Dans chaque vie missionnaire il y a des moments de joie et des moments difficiles. Une des rencontres les plus dures a été pour moi celle avec des lépreux en Amazonie. J’avais très peur et cette peur m’a fait réfléchir sur mon engagement au tant que religieuse et missionnaire. Je me suis alors rappelée qu’au moment de mes vœux perpétuels j’avais dit : « J’offre ma vie… ». Et voilà que seulement quelques années plus tard, je crains de m’approcher d’un pauvre frère, parce que j’ai envie de garder ma vie, de la préserver. C’est normal, c’est humain, mais cela m’a profondément marquée.
Voir la présence de Seigneur
L’un des aspects les plus beaux dans ma mission est d’être le témoin de l’incroyable croissance humaine et spirituelle des jeunes. C’est vrai, les adolescents sont parfois insupportables. Mais ils ont aussi des moments de grâce, où ils sont capables de partager leur foi et leur regard sur Dieu, sur la vie et sur eux-mêmes. Ils le font d’une telle manière que je reste bouche bée et je loue le Seigneur pour leur présence dans ma vie.
Qu’avez-vous appris sur vous, sur Dieu et les autres au cours de votre vie de missionnaire ?
J’ai appris à voir les petites choses comme des grands cadeaux. Même les choses les plus banales : de l’eau potable, la sécurité, le transport public, le réfrigérateur, les saisons de l’année. Et j’ai appris à voir chaque homme et chaque femme comme un signe de l’amour de Dieu dans mon quotidien.
