12 Sep 2025

Dimanche 14 septembre - L’Exaltation de l’Amour dans la Mission

Chaque dimanche ou Solennité, le Père Anh Nhue Nguyen, secrétaire général à Rome de l’Union Pontificale Missionnaire, livre à notre réflexion son commentaire missionnaire biblique.

Fête de la Croix Glorieuse, 24e dimanche du Temps Ordinaire (Année C) – L’Exaltation de l’Amour dans la Mission


La fête de l’Exaltation de la Croix, qui tombe cette année un dimanche, le vingt-quatrième dimanche du Temps Ordinaire, lui est prioritaire. C’est une fête liturgique importante, associée à la découverte de la Croix de Jésus et à la construction et à la consécration des basiliques constantiniennes du Golgotha ​​et du Saint-Sépulcre à Jérusalem. Au cœur de la foi chrétienne, cette Croix n’est plus seulement du bois et des clous, mais a pris une signification symbolique, signe de gloire, de salut, d’amour poussé jusqu’à l’extrême. Aujourd’hui, nous ne célébrons pas la douleur, mais l’amour devenu mission, qui a pris sur lui le mal du monde et l’a vaincu non par la force, mais par la miséricorde. Cela ressort clairement des lectures de cette sainte messe solennelle.

1. La signification profonde de l’élévation du serpent d’airain

Dans la première lecture, tirée du Livre des Nombres, un épisode curieux et mystérieux est présenté: le peuple d’Israël, épuisé et impatient dans le désert, murmura contre Dieu et Moïse. Le peuple s’éloigna ainsi spirituellement et physiquement du droit chemin indiqué par Dieu, et Il permit qu’en suivant sa propre voie, il rencontre des serpents venimeux, conséquences de son rejet de Dieu. Cependant, lorsque le peuple se repentit et appela à l’aide, Dieu ordonna à Moïse de fabriquer un serpent d’airain et de l’élever sur une perche. Quiconque le regarderait, même mordu, serait guéri. Qu’est-ce que tout cela signifie ?

Ce n’est ni de la magie ni de la superstition. Le serpent d’airain devient signe de foi et de guérison : ce n’est pas le métal qui guérit, mais la grâce de Dieu, qui accueille avec bienveillance l’acte de confiance de ceux qui se tournent vers le signe qu’il a donné. Dieu n’éloigne pas le serpent du désert, mais offre au peuple un moyen d’éviter de mourir de sa morsure.

Même dans nos vies, les « serpents » du péché, de la souffrance, de l’égoïsme et du désespoir ne disparaissent pas comme par magie. Dieu, cependant, nous donne un signe, un point de repère, un chemin : lever les yeux vers le salut qu’il nous offre lui-même. L’élévation du serpent, rapportée dans l’Évangile, préfigure l’élévation de Jésus sur la Croix, qui à son tour représente son exaltation glorieuse vers le ciel à la droite du Père.

Le premier message d’aujourd’hui souligne donc que, dans les épreuves, dans nos luttes quotidiennes, il ne nous est pas demandé de faire comme si tout allait bien, ni de toujours baisser les yeux sur nos propres blessures, mais de toujours lever les yeux, dans une prière confiante et persévérante, vers Jésus crucifié, le Signe divin que Dieu nous a donné. L’invitation est de croire que Dieu nous a donné l’espérance même là où il y a de la douleur.

2. L’Élévation du Fils

Dans l’Évangile de Jean, Jésus lui-même fait référence à cet épisode du serpent d’airain, en lui donnant une interprétant profonde : « Comme Moïse éleva le serpent dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle. »

Premièrement, la comparaison biblique ne concerne pas tant le serpent et le Fils, mais plutôt les actions similaires de l’élévation sur le poteau et sur le bois de la croix.

Deuxièmement, l’expression clé « il faut » exprime l’accomplissement du dessein de Dieu (exactement comme lorsque Jésus enseignait aux deux disciples d’Emmaüs : le Fils de l’homme doit endurer tout cela pour entrer dans la gloire). La Croix n’est donc pas un accident de parcours, elle ne représente pas une défaite à oublier, mais l’élévation du Fils, c’est sa mission menée jusqu’au bout : Jésus est venu pour aimer et sauver, et il le fait non pas en évitant la souffrance, mais en la subissant.

Nous pensons souvent qu’aimer signifie éviter la souffrance. Jésus nous montre qu’aimer véritablement signifie accepter même la souffrance pour le bien des autres. Il n’y a pas d’amour véritable sans don. Et il n’y a pas de véritable mission sans croix, mais une croix qui sauve, non qui détruit ; qui libère, non qui condamne.

Sur la Croix, Jésus est élevé non pas pour être glorifié aux yeux du monde, mais pour attirer chaque homme à lui : c’est l’élévation d’un amour qui devient visible, total, inconditionnel. C’est le moment de la manifestation de la « gloire » divine au monde, cette gloire qui est en réalité l’essence même de Dieu, miséricordieux et fidèle dans l’amour.

3. Tout pour et dans l’Amour

Saint Paul, dans sa Lettre aux Philippiens, nous offre l’un des passages les plus émouvants du Nouveau Testament : « Le Christ Jésus… s’est dépouillé lui-même… s’est rendu obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort sur la croix. » Et il ajoute : « C’est pourquoi Dieu l’a souverainement élevé et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom. »

La véritable exaltation, celle que nous célébrons aujourd’hui, n’est pas celle de la puissance, de la force ou de la réussite humaine, mais celle de l’Amour qui s’humilie, qui se donne, qui sert. C’est l’amour qui ne s’épargne pas, qui se laisse crucifier par amour pour les autres. Jésus n’est pas monté sur la Croix pour nous montrer sa capacité à souffrir, mais il s’est immolé sur la Croix en sacrifice propitiatoire pour notre réconciliation avec Dieu. Il nous montre ainsi, d’une part, la gravité de nos péchés et, d’autre part, l’immensité de l’amour de Dieu pour nous, pécheurs

Et c’est précisément là le cœur de l’Évangile : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique… » Et comme Dieu le Père, le Fils a tant aimé le monde qu’il a accompli le dessein divin sur la vie de l’humanité dans l’amour et l’obéissance filiale. Il n’y a pas de plus grand amour. Il n’y a pas de mission plus haute. L’amour est devenu mission : il a quitté le ciel, a pris notre chair, est monté sur la croix et est ressuscité… tout cela par amour.

En conclusion, la devise est la suivante : Vivre l’amour en mission. La Croix nous enseigne que nous ne vivons vraiment que lorsque nous aimons. Et nous n’aimons vraiment que lorsque nous sommes prêts à nous donner.

Aujourd’hui, l’Exaltation de la Croix nous invite à ne pas avoir honte de notre foi, mais à la vivre avec courage. Elle nous appelle à ne pas fuir nos croix quotidiennes, mais à les vivre comme des occasions d’amour et d’offrande. Surtout, elle nous appelle à être des missionnaires de l’Amour, où que nous soyons : en famille, au travail, entre amis, dans nos communautés. En levant les yeux vers la Croix, nous apprenons à voir le monde comme Dieu le voit : avec miséricorde, avec tendresse, avec espérance.

Prions : Seigneur Jésus, tu nous as montré que le véritable Amour n’a pas peur de la Croix. Aide-nous aussi à vivre l’amour en mission : que nos difficultés ne soient pas un motif de plainte, mais une occasion d’offrande. Que nos croix ne nous écrasent pas, mais nous ouvrent à la compassion. Et que chacun de nos gestes soit fait par amour, avec amour, dans l’Amour. Amen.

Télécharger l’homélie et les notes

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