Projet de Soutien scolaire et éducatif aux enfants les plus démunis de la région de Deir Al Ahmar au Liban.
Ce centre a été créé il y a 10 ans et est tenu par les sœurs de la congrégation Notre Dame du Bon Pasteur. Sœur Micheline Lattouf en est la responsable. A travers ce centre, Les Sœurs n’ont qu’un objectif : protéger les enfants du risque de vagabondage et de la drogue en leur assurant un droit de vivre et de grandir dans la paix et la joie. Ce centre a pour vocation de donner un soutien scolaire aux enfants pendant la semaine l’après midi et aussi de leur proposer des activités récréatives le samedi : dessins, théâtre, jeux, musique, gymnastique, danse et travail.
Contexte Géographique
La région de Deir Al Ahmar est une région rurale. Elle compte 30 000 habitants répartis sur 15 villages différents dont le centre est Deir Al Ahmar. C’est une région montagnarde à 1 100 m d’altitude où il fait très froid l’hiver et très chaud l’été. La moitié de la population descend à Beyrouth en hiver pour fuir le froid et pour scolariser leurs enfants. La population vit essentiellement de l’agriculture, surtout de la pomme de terre et des céréales mais aussi du marché noir des plantations et du trafic de drogue. Le centre est situé à environ 100 kilomètres de Beyrouth et 12 kilomètres au nord-est de Baalbeck dans la vallée de la Bekaa. La plaine de la Bekaa est un plateau situé dans la partie orientale du Liban.
Toutes les confessions sont présentes dans la Bekaa, avec des dominantes dans certaines parties. La principale religion est le christianisme dont la majeure partie de la population sont des catholiques maronites. Le centre du Bon Pasteur accueille actuellement plus de 80 enfants de 7 villages avoisinants. Il est ouvert à tous les enfants de la région et offre le transport aux enfants des villages les plus éloignés Une petite école de rattrapage scolaire accueille aussi 175 réfugiés syriens. Tout cela contribue à créer de très bons liens entre tous les enfants !
Sœur Micheline nous raconte (rapport d’activité du 18 février 2013) :
Plus de 290 familles syriennes réfugiées vivent dans des tentes. Chrétiens ou musulmans, peu importe. Le Seigneur s’est fait homme pour nous tous. Comment fermer les yeux grâce à des amis et collaborateurs, nous avons pu distribuer des colis alimentaires avec des anoraks pour les enfants.
De même nous avons pu ouvrir une école du matin pour les enfants réfugiés syriens qui ne sont pas capable de suivre le programme scolaire libanais. Vous pouvez imaginer la joie des 200 enfants à venir chaque matin vivant sous les tentes, pour réapprendre à écrire, compter, et lire en arabe, français et anglais, des enfants qui ont quittés l’école depuis 1 ans et même parfois 2 ans.
Les enfants viennent chaque jour chercher de l’aide pour leurs devoirs scolaires et tant mieux car l’objectif des sœurs est de freiner l’abandon scolaire et par la suite évacuer tous risques de vagabondage et de délinquance. Les enfants sont heureux de l’ambiance et du personnel qui leur offre la possibilité de réussir et de progresser dans leurs obligations scolaires.
Depuis quelques années, les sœurs essaient aussi de lancer un projet de l’Enfance Missionnaire avec les enfants du centre surtout pendant la période de Noël. A travers des petites expériences de travail manuel, des contes et le partage, ils ont découvert par eux-mêmes que la différence est une richesse et que chacun est différent dans sa façon de s’exprimer, de dessiner…
Les sœurs nous expliquent que leur petit centre avec ses limites commence à être un lieu qui permet aux enfants de se rencontrer et de vivre des expériences différentes, des expériences d’accueil, d’ouverture de croissance et d’amour. Un espace de jeux en plein air a aussi été aménagé pour permettre aux enfants de pouvoir jouer avec des tourniquets, toboggans et balançoire… Enfin un endroit où les enfants peuvent jouer en toute sécurité, une vraie source de détente de plaisir et de loisir ! Cet espace est vraiment une grande réussite dans une région dépourvue de tout. Les parents en sont d’ailleurs très reconnaissants.
Les activités parascolaires sont toujours poursuivies. La danse, la musique et la gymnastique sont autant de formes d’activités qui donnent aux enfants la possibilité de gérer leurs tensions, de renouveler leurs énergies pour leur donner une meilleur concentration dans leurs études : un véritable oasis de paix et d’accueil pour tout enfant.
De plus en plus d’enfants sont jeunes au centre et les mamans ont beaucoup de difficultés à les faire travailler. Les enfants avancent et deviennent autonomes et sérieux dans leur travail. Des soirées avec des temps d’échanges sont proposées aux parents autour du thème « comment éduquer nos enfants ». Un projet de formation destiné aux pères et aux mères doit être mis en place après les fêtes. Une petite bibliothèque garnit la salle et donne l’occasion aux enfants de feuilleter des livres quand ils ont terminé leurs études. Ils ont aussi la possibilité de lire un petit conte ou de consulter les dictionnaires et les encyclopédies pour enrichir leur travail scolaire.
A la fête de la sainte Barbe, a été organisé un bal masqué où chaque enfant a été invité à se déguiser et à se présenter devant un jury. La mission des sœurs est d’une grande importance dans cette région, pas seulement auprès des enfants pour les protéger mais aussi auprès des parents pour les soutenir, les écouter et découvrir avec eux de nouvelles méthodes éducatives avec leurs enfants.
Sœurs Colette Hourany et Micheline Lattouf Communauté de Btédii, Deir Al Ahmar