Une enfance habitée par le Seigneur
J’ai grandi dans un petit village du sud-ouest de l’Angleterre. Troisième d’une fratrie de 5 enfants, j’ai eu une enfance très heureuse. Nous étions les seuls catholiques et allions à la messe dans un petit local du village voisin.
J’ai étudié dans un collège et lycée catholique. En famille, nous vivions la charité comme Jésus nous l’apprend. Cela m’a permis de Le découvrir, de cheminer avec Lui. Vivre à la campagne a été une grande grâce. Tout en marchant, je parlais librement à Dieu, je sentais vraiment sa présence.
Entre appel et engagement
J’ai toujours pensé et espéré me marier dans mon village et avoir une grande famille mais j’ai ressenti petit à petit l’appel que Dieu… alors que j’essayais de ne pas y penser ! Quand j’ai commencé mes études supérieures, j’ai décidé d’aller à la messe en semaine le plus souvent possible et à en apprendre davantage sur l’Église catholique.
En tant que bénévole dans l’orphelinat des Sœurs de Nazareth, j’ai compris que j’étais là où je devais être. J’étais avec des sœurs irlandaises d’éducation différente de la mienne, mais chacun de nous avait un chemin unique et une relation exceptionnelle avec Dieu.
J’ai donc tenté l’expérience d’être postulante puis novice. Et je ne l’ai jamais regretté ! Ma communauté m’a envoyée en Afrique du Sud, pendant les années très difficiles de la lutte contre le racisme. Tout en ayant prononcé mes voeux définitifs (en 1979 à Johannesburg), j’ai fait des études d’assistante sociale, dans un quartier très pauvre.
Ma foi a été éprouvée de nombreuses fois. Il était difficile pour moi de rester impuissante devant les injustices raciales et autres tensions. Je me suis souvent demandé ce que je faisais et pourquoi. Mais, au plus profond de moi, j’ai toujours senti que Dieu était avec moi et me guidait. Je sentais qu’il fallait que je sois patiente. Dieu avait des plans pour moi ici en Afrique du Sud et je devais lui faire confiance.
Mon travail au Cap
Au Cap, je me suis occupée d’enfants abandonnés pendant 30 ans. La maison des Sœurs de Nazareth est devenue un service d’accueil social d’urgence. Les enfants en danger pouvaient être admis à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit.
J’ai été choquée de la situation de tous ces enfants. Malgré tout, c’est un privilège et une grande joie de m’occuper d’eux, de leur apporter l’amour et les soins dont ils n’ont jamais bénéficié. Certains enfants n’ont même pas reçu de nom !
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En 1992, nous sommes devenus le tout premier foyer à accueillir des enfants orphelins atteints du Sida. Leur espérance de vie était de 4 ou 5 ans. J‘ai vu plus de 90 enfants âgés de 17 jours à 15 ans mourir de maladies incurables.
D’une certaine manière, cela a été très difficile à gérer, mais pour chaque enfant, j’ai ressenti si profondément l’amour et la compassion de Dieu, présent avec moi et avec l’enfant au moment de sa mort. Des gens m’ont demandé comment Dieu pouvait permettre cela ou comment je ne pouvais pas être en colère, mais je n’ai jamais ressenti le besoin de remettre en question ou de blâmer Dieu dans tout cela. Je crois fermement que Dieu est présent dans tout cela et qu’il connaît toutes les réponses, alors il n’est pas nécessaire de lui demander pourquoi.
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Ma mission : être le Christ pour les autres
L’Évangélisation ne se fait pas seulement à coup de livres, de catéchismes, etc. mais par notre vie quotidienne et le témoignage authentique, le dévouement, la compassion et l’imitation de la vie et de la charité du Christ. Je pourrais passer des années à enseigner théoriquement le message du Christ mais à moins que je vive authentiquement comme une vraie disciple de Jésus, l’imitant et le suivant dans chaque aspect de ma vie, je ne réussirais jamais à évangéliser les autres.
« Allez, de toutes les nations faites des disciples », Mt 28, 19.
Nous devons vraiment être baptisés et envoyés, peu importe où nous sommes dans le monde. Chacun est appelé à la Mission. La Mission commence avec moi, dans ma maison, ma propre communauté et mon propre voisinage.
Le monde prétend ne plus avoir besoin de Dieu, dans la société ou la vie quotidienne. Ma mission est d’être une vraie disciple et de continuer à répandre la Bonne Nouvelle, en actes plutôt qu’en paroles. Pour être authentique et originale dans mon amour pour Dieu et pour l’humanité. Simplement, « être le Christ pour les autres ».