Mercredi 18 juin 2025, dans sa chronique « Sacrée Mission » sur RCF et Radio Notre Dame, Romaric Bexon réagissait à un événement majeur survenu ce dimanche 15 juin en la basilique Saint-Paul-Hors-les-Murs à Rome : la béatification de Floribert Bwana Chui.
Un « martyr de l’honnêteté et de l’intégrité morale »
Floribert était un jeune fonctionnaire des douanes à Goma, né dans la région du Nord-Kivu. Il était également un membre actif de Sant’Egidio, une communauté de chrétiens engagés dans le dialogue social, la médiation pour la paix et l’engagement humanitaire. En 2007, il a été enlevé et assassiné pour avoir refusé d’autoriser l’entrée sur le territoire congolais de denrées avariées et toxiques.
Cette résistance héroïque a donné lieu à une procédure qui a abouti à la béatification du jeune martyr. Le jeune douanier, mort à 24 ans, est désormais considéré comme un « martyr de l’honnêteté et de l’intégrité morale ». Le Pape François s’était déjà exprimé à son sujet, soulignant qu’il « avait choisi d’être honnête en disant « non » à la souillure de la corruption ». Lundi dernier, le Pape Léon XIV, a souligné que le choix de ne pas se laisser corrompre était « mûri dans une conscience formée par la prière, l’écoute de la Parole de Dieu, la communion avec les frères ». Pour le Cardinal Semeraro, qui présidait dimanche la cérémonie, le bienheureux Floribert nous invite à « découvrir la force du bien et faire le bien, en résistant aux sirènes d’une vie dominée par la peur et l’argent ».
Comment cette nouvelle a-t-elle été reçue parmi les Congolais ?
On se rappelle que l’est du Congo traverse une grave crise, dont l’un des événements marquants a été la récente prise de Goma par le mouvement séparatiste M23.
Le média congolais Radio Okapi rapporte les propos du Cardinal Ambongo, l’archevêque de Kinshasa. Pour lui, cette béatification est non seulement un signe de la présence de Dieu au milieu d’un peuple meurtri par la guerre, mais aussi l’occasion d’espérer une paix durable pour la République Démocratique du Congo, et de redoubler les efforts de sensibilisation en faveur de la lutte contre la corruption. J’ai également eu l’occasion de parler avec Sœur Françoise, une religieuse Servite de Marie, originaire de l’est de la RDC, sur la manière dont est perçue cette béatification. Pour elle, c’est une grande joie, car elle montre aux jeunes un exemple de don désintéressé et de courage face à la peur et à l’attrait de l’argent facile.
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