7 Juil 2021

"Propaganda Fide", tous les jours jusqu'aux confins de la Terre

Elle a une histoire ecclésiale de quatre siècles et le mandat intemporel de tendre la main à ce que le Pape François aime appeler les «périphéries humaines et existentielles». L’horizon d’action de la Congrégation pour l’Évangélisation des Peuples coïncide avec le monde, où la mission « ad Gentes » requiert des vocations, des bras, des intelligences, des structures. Cette œuvre est soutenue par un budget de 25 millions d’euros (chiffre officiel pour 2021). Le cardinal Luis Antonio Tagle nous en explique en détail le fonctionnement, les projets, et les objectifs…

Le décret conciliaire Ad Gentes affirme que l’Église «est missionnaire par nature» et que l’œuvre d’évangélisation est un «devoir fondamental du peuple de Dieu». Quel type de responsabilité et d’engagement cela implique-t-il pour le dicastère chargé de la «propagation de la foi» dans les territoires de mission ?

La Congrégation pour l’Évangélisation des Peuples (CEP) a pour but spécifique l’activité missionnaire, c’est-à-dire l’évangélisation des peuples et la création d’Églises au sein des nouveaux peuples évangélisés.

Depuis le début (1622) de la fondation de la Sacra Congregatio de Propaganda Fide jusqu’à aujourd’hui, les papes ont gardé l’intuition initiale d’avoir «un centre de propulsion, de direction et de coordination» [RM 75] pour l’activité missionnaire, dans lequel la Missio ad Gentes était le critère unificateur de compétence.

La CEP a également pour tâche d’aider l’évêque de Rome à promouvoir la coopération missionnaire, afin que devienne toujours plus évident et effectif le fait que toute l’Église, par sa nature même, est missionnaire et que tout le Peuple de Dieu prenne conscience de son engagement missionnaire, en y collaborant par la prière, par le témoignage de sa vie et par le soutien économique. Dans cette perspective, les activités de la CEP sont bien des services aux jeunes Églises.

La CEP a une compétence territoriale relative à la constitution (création, modifications, suppression) et au fonctionnement des Églises particulières (nomination des évêques et de leurs équivalents), ainsi qu’à l’exercice de la fonction épiscopale dans les territoires de mission. Le dicastère s’occupe également des questions concernant la formation du clergé diocésain (notamment dans les séminaires, avec la nomination des recteurs), le ministère des prêtres, la vie religieuse et consacrée, l’apostolat des catéchistes et la vie des fidèles laïcs. Les compétences du dicastère ont été élargies par le biais de certaines « facultés spéciales » concernant la discipline du clergé et la vie Consacrée dans l’Église missionnaire.

La finalité propre de l’activité missionnaire est l’évangélisation et la «plantatio Ecclesiae» (AG 6). La mission du Christ Rédempteur, confiée à l’Église, est encore loin de son accomplissement. Les structures territoriales de l’Église (archidiocèses, diocèses, ordinariats militaires, vicariats apostoliques, préfectures apostoliques, missions « sui iuris« , administrations apostoliques) ont pour but de répondre aux besoins et aux exigences d’un fonctionnement efficace de la prestation des services pastoraux. Et il incombe à la Congrégation pour l’Évangélisation des Peuples de pourvoir à cette tâche, en mettant en œuvre les plans de création des circonscriptions ecclésiastiques. Le dicastère aide également le Souverain Pontife à assurer l’ordonnance de chaque circonscription ecclésiastique.

Actuellement, le nombre de circonscriptions ecclésiastiques (archidiocèses, diocèses, ordinariats militaires, vicariats apostoliques, préfectures apostoliques, missions « sui iuris« , administrations apostoliques) dépendant du dicastère est de 1119. Les Églises locales confiées à la Congrégation sont situées en Afrique (516), en Asie (484), en Amérique (76) et en Océanie (46) (cf. Statistiques 2020, agence Fides).

La Congrégation pour l’Évangélisation des Peuples, dans les limites de sa compétence, contribue à l’effort commun de l’Église universelle dans la formation des futurs prêtres. Elle s’efforce d’encourager les vocations missionnaires cléricales, religieuses et laïques, et prévoit une répartition adéquate des missionnaires. Dans les territoires qui lui sont soumis, elle veille également à la formation du clergé séculier, de la vie religieuse et consacrée, et des catéchistes. Elle encourage la création de séminaires et supervise leur fonctionnement. Il est également de sa compétence d’étudier et d’approuver la Ratio Nationalis élaborée par les différentes Conférences épiscopales de ses territoires. 

Aujourd’hui, selon les données de l’Œuvre Pontificale de Saint Pierre Apôtre (POSPA), il existe 800 séminaires, divisés en 222 Grands Séminaires avec un total de 23 138 séminaristes (68% en Afrique, 28% en Asie, 3% en Amérique et 1% en Océanie), accompagnés d’environ 1749 formateurs; 120 séminaires propédeutiques, avec 6 003 séminaristes propédeutiques (88% en Afrique, 12% en Asie, 1% en Amérique et 0% en Océanie), accompagnés d’environ 411 formateurs ; 439 petits séminaires avec un total de 50 239 séminaristes mineurs (75% en Afrique, 20% en Asie, 3% en Amérique et 2% en Asie. Au total, il y a 76 367 séminaristes accompagnés de 2 160 formateurs.

En plus des séminaires, la CEP possède des collèges pontificaux à Rome pour la formation d’un clergé adapté à sa mission dans le monde : le Collège Pontifical Urbanien (1627) pour la formation des séminaristes, le Collège Pontifical Saint-Pierre Apôtre (1946) et le Collège Pontifical Saint-Paul Apôtre (1965) pour la formation des prêtres des pays de mission, le Collège Saint Joseph, à l’Université Urbanienne, qui accueillait autrefois les catéchistes, est maintenant destiné à accueillir les prêtres (recteurs, formateurs et professeurs de séminaire) qui participent aux programmes de recyclage d’un semestre à l’Université Pontificale Urbanienne. Le collège Mater Ecclesiae, à Castelgandolfo, est réservé aux femmes religieuses.

La Congrégation pour l’Évangélisation des Peuples a juridiction sur les Instituts de Vie Consacrée érigés dans les territoires de mission ou y opérant, ainsi que sur les Sociétés de Vie Apostolique érigées au profit des missions. Elle jouit de cette compétence sur tout ce qui se réfère à eux en tant que missionnaires, pris individuellement ou en communauté.

La Congrégation veille à la formation des catéchistes comme elle le fait pour le clergé et promeut l’apostolat des laïcs et, en général, ce qui concerne la vie chrétienne des laïcs en tant que tels.

 
 

 

Vue sous un angle plus « profane », la réalité de la Congrégation évoque souvent l’image d’une puissante machine administrative dirigée par un préfet qui, ce n’est pas un hasard, est défini dans les médias comme « le pape rouge ». Pouvez-vous nous donner quelques données sur le personnel et la structure du département?

Les ressources humaines de la Congrégation, outre le cardinal-préfet, le secrétaire, le secrétaire adjoint et le sous-secrétaire, sont composées de trois chefs de bureau, dont deux pour le secrétariat, un pour l’administration, deux responsables, respectivement pour les archives historiques et les archives modernes, et 60 employés : 25 au secrétariat, 20 à l’administration, 8 aux archives historiques, 2 aux archives modernes et 5 personnels auxiliaires.

 

Section du secrétariat

La section du secrétariat est composée de 22 prêtres provenant de différents pays d’Afrique (Ghana, RD Congo, Mozambique, Sénégal, Tanzanie), d’Europe (Italie, Malte, Pologne), d’Asie (Inde, Philippines, Sri Lanka, Corée, Chine) et d’Amérique (États-Unis). Il y a également 4 religieux, 2 laïcs consacrés et 6 employés laïcs qui servent dans divers domaines.    

Le travail est réparti en fonction des zones géographiques et des compétences linguistiques. Chaque jour, la Congrégation reçoit divers rapports des nonces apostoliques, des conférences épiscopales, des diocèses et de diverses agences. Ils décrivent des situations sur les relations entre l’Église et l’État, l’évangélisation, la pastorale, l’inculturation, la formation, l’administration, le profil des Églises, les dispositions pour les évêques, les cas particuliers. Toutes les questions sont étudiées avec des notes par le procès-verbal. Certaines sont traitées, selon leur nature ou leur urgence, par la Réunion quotidienne des Supérieurs, par la Commission juridique, collatis consiliis (si nécessaire) avec la Secrétairerie d’État, par le Congrès hebdomadaire, par l’Ordinaire (réunion des membres du Dicastère présents à Rome, cardinaux et évêques, pour discuter des dispositions ou d’autres questions concernant l’Église missionnaire), par les assemblées plénières périodiques et, enfin, dans l’audience du préfet avec le Saint-Père. 

 

Section administrative

La gestion du patrimoine est assurée par le bureau administratif de la Congrégation, dirigé par un chef de Bureau. Le bureau administratif est composé de collaborateurs laïcs, qui travaillent dans les secteurs de la comptabilité, des biens mobiliers, de la location, de la technique et du droit.

 

Section des archives

Les archives historiques, composées d’environ 11 millions de documents répartis en 14 000 volumes, comprennent des trésors authentiques datant de 1622 à 1965. Elles emploient 8 personnes. Les archives modernes conservent les dossiers des 50 dernières années.

 

Consultants et commissions

En outre, la CEP emploie divers Consultants et Commissions d’étude, et collabore avec les Instituts de Vie Consacrée à travers le « Conseil des 18 ».

 

Organismes dépendant de la CEP au service des Missions

L’Université pontificale Urbanienne

Elle compte quatre facultés: philosophie, théologie, droit canonique et missiologie. À la Faculté de Missiologie est lié l’Institut Supérieur de Spiritualité et de Catéchèse Missionnaire, ainsi que l’Institut Spécialisé d’Histoire de l’Évangélisation. L’Université Urbanienne a lancé le projet « Affiliated Net » qui permet à divers instituts, notamment les grands séminaires de différents pays, de s’affilier (avec la possibilité d’obtenir des diplômes académiques auprès de ces derniers), d’être agrégés, parrainés et reliés entre eux par un réseau télématique. Aujourd’hui, 104 instituts (en philosophie, théologie, droit canonique et missiologie) de plus de 40 pays sont affiliés.

En outre, en 1975, le Centre d’études chinoises a été créé, qui se consacre à la recherche universitaire sur les aspects historiques, socioculturels et religieux de la Chine, et le Centre d’études « Cardinal Newman », dédié à l’éminent ancien élève de l’université. La « Urbaniana University Press » (UUP) est également au service de la mission actuelle de la Congrégation et, en tant que presse universitaire de l’Université Pontificale Urbanienne, elle opère dans le contexte de la mondialisation, à la fois interculturelle et interreligieuse.

 

Fondation Domus Urbaniana (2005) et Collège urbanien (1627)

Il s’agit d’une fondation autonome, dotée d’une personnalité juridique, canonique et civile. Elle est basée dans la Cité du Vatican. Le but de la Fondation est d’offrir l’hospitalité aux clercs qui sont envoyés à Rome depuis les territoires de mission pour une période adéquate de formation universitaire. En effet, la Fondation s’occupe du campus du Collège urbanien et du personnel de service. Le choix de l’équipe de formation est du ressort de la CEP.

Le Collège urbanien a été fondé en 1627 et déplacé au Janicule en 1927. Aujourd’hui, il fait office de Grand Séminaire, accueillant et formant environ 160 séminaristes issus d’une trentaine de diocèses.

 

Fondation Domus Missionalis (2005): 4 collèges

Les 4 collèges dépendant de cette fondation sont le collège pontifical Saint-Pierre-Apôtre (1946), le collège pontifical Saint-Paul-Apôtre (1965), le collège Mater Ecclesiae (1970), transféré à Castel Gandolfo, et le collège Saint-Joseph pour les prêtres-professeurs qui participent aux cours de mise à jour semestriels.

 

Le Centre International d’Animation Missionnaire (CIAM)

Le Centre International d’Animation Missionnaire « Bienheureux P. Manna » situé sur la colline du Janicule, représente une maison de formation missionnaire au service des Œuvres Pontificales Missionnaires et de la CEP. Il promeut de nombreux cours de formation pour les prêtres, les religieux et les laïcs, ainsi que pour les membres des directions nationales et diocésaines des OPM.

 

Agence Fides

Parmi les premières agences de presse au monde, Fides a pour objectif de faire connaître les Missions à travers la presse, d’encourager l’animation missionnaire, de stimuler la coopération dans le travail missionnaire par la promotion professionnelle et l’aide spirituelle et matérielle.

 
Une réunion de la Congrégation pour l’Évangélisation des Peuples.
 

L’étendue des domaines de compétence du dicastère est également associée à l’immensité de son patrimoine matériel – avant tout immobilier – sur lequel se concentre parfois un certain journalisme sensationnaliste. Pouvez-vous préciser les termes de cette relation et les critères de gestion des biens appartenant à la Congrégation?

 

OBJECTIFS DU PATRIMOINE DU CEP

La Congrégation tire les moyens financiers pour atteindre ses objectifs institutionnels exclusivement de la gestion de son patrimoine (mobilier et immobilier).

L’autonomie administrative dont jouit le dicastère ne date pas d’aujourd’hui, mais est née avec la fondation même de la Congrégation en 1622 et est réglementée dans la Constitution Apostolique Pastor Bonus de la Curie Romaine qui établit à l’article 92: «La Congrégation administre son patrimoine et les autres biens destinés aux missions par son propre bureau spécial, sans préjudice de l’obligation de rendre compte à la Préfecture pour les affaires économiques du Saint-Siège».

L’autonomie administrative est donc apparue lorsque Grégoire XV a érigé Propaganda Fide, l’a rendue indépendante des autres membres de la Curie romaine et l’a dotée de ressources financières pour garantir sa pérennité. Ceci reflète une double raison, l’une de caractère moral, l’autre d’ordre pratique. En effet, selon un principe de justice, valable pour tous les âges, les biens et les contributions offerts aux Missions doivent servir uniquement et exclusivement à la finalité établie par la volonté du donateur. Le respect de sa volonté oblige le donateur en conscience et détermine leur destination. L’administration autonome garantit donc que les fonds destinés aux missions sont utilisés exclusivement à cette fin. Cette intuition du fondateur qui se trouve déjà dans la Bulle Inscrutabili divinae Providentiae arcano a été confirmée par le Concile Vatican II, et sans interruption par tous les Papes.

Tel est l’objectif institutionnel auquel tend toute l’action du Dicastère et telle est également la tâche de l’Administration: gérer avec professionnalisme et rigueur le patrimoine fruit de la générosité de ceux qui ont fait don de leurs biens pour promouvoir l’activité missionnaire dans le monde.

La Congrégation est tenue de rendre compte de sa gestion au Secrétariat pour l’Économie. Étant donné que les bilans financiers de la Congrégation font partie des bilans financiers consolidés du Saint-Siège, le Secrétariat pour l’Économie, par l’intermédiaire du Bureau du Réviseur général, procède aux contrôles réguliers, conformément aux principes de l’audit, et fait ensuite rapport au Conseil de l’économie. 

La gestion des biens immobiliers sert donc à promouvoir l’activité missionnaire dans le monde entier et à garantir le maintien de l’Université Pontificale Urbanienne et des Collèges qui lui sont rattachés. Chaque année, l’université accueille des étudiants du monde entier, dont certains résident dans les collèges qui font partie de la congrégation.

Les ressources financières mises à disposition par la Congrégation permettent aux étudiants, résidents et non-résidents, de poursuivre leurs études.

 

GESTION DE LA PROPRIÉTÉ

Deux éléments fondamentaux constituent les critères généraux de la gestion du patrimoine immobilier de la Congrégation :

1. Tout d’abord, le principe selon lequel les biens et contributions offerts aux Missions doivent servir uniquement et exclusivement à la finalité établie par la volonté du donateur. Le respect de sa volonté oblige le donateur en conscience et détermine leur destination. L’administration autonome garantit que les fonds versés aux missions sont utilisés exclusivement à cette fin.

Ce principe est codifié par le canon 1300 où il établit que la volonté des fidèles qui donnent ou laissent leurs biens pour des causes pieuses, que ce soit par un acte entre vivants ou par un acte valable en cas de décès, une fois légitimement acceptée, doit être scrupuleusement accomplie, également en ce qui concerne le mode d’administration et de distribution des biens.

En substance, l’intention du donateur est de destiner le bien aux missions et non de manière générale aux œuvres de charité du Saint-Siège.

2. En second lieu, l’administration des biens immobiliers et mobiliers du Dicastère est gérée par des protocoles précis, approuvés par le Secrétariat pour l’Économie, qui établissent toutes les phases de la location et de la gestion technico-gestionnaire des biens. Le même protocole est suivi pour les investissements en biens mobiliers.

La gestion du patrimoine est assurée par le bureau administratif de la Congrégation, dirigé à l’origine par le pro-secrétaire à l’Économie, puis par le délégué ou, en son absence, par le chef du bureau administratif, qui dépend directement du cardinal-préfet.

Le bureau administratif est composé de collaborateurs laïcs, employés de la Congrégation, qui travaillent dans les secteurs de la comptabilité, des biens mobiliers, du leasing, de la technique, de l’agriculture et du droit.

L’administration ordinaire de l’immobilier consiste en la gestion technique et locative, c’est-à-dire en l’entretien et en l’obtention de revenus pour l’immeuble.

Cette tâche est en fait réalisée par une équipe composée de deux opérateurs dans le secteur de la location, trois dans le secteur technique, un pour la partie juridique, un pour la copropriété. Ce personnel suit les directives du préfet sous la supervision du chef de bureau. La contribution du secteur de la comptabilité et du bureau de la caisse, sont des activités instrumentales mais fondamentales pour la gestion des biens et des obligations administratives et fiscales. Il est clair que la gestion immobilière est une activité qui implique l’ensemble du bureau administratif; elle est réalisée sous la supervision et la coordination du chef de bureau qui veille à l’exécution des procédures et aux contrôles croisés entre les différents secteurs.

La location des biens immobiliers est réglementée par un « Protocole » approuvé par le cardinal-préfet, qui établit toutes les phases de la gestion de la location et de la gestion technique et de la maintenance des biens.

Cette gestion est basée sur la recherche d’une juste rentabilité et sur le maintien et la valorisation du patrimoine. Ces objectifs primaires peuvent passer au second plan en présence de situations objectives qui les rendent secondaires.

 

La société agricole « Le Tenute »

En ce qui concerne la gestion des domaines agricoles de Coazzo et Tor Tignosa, dans les communes de Rome et de Pomezia, suite à la conclusion positive du processus d’autorisation, le 29 avril 2014, la Société agricole « Le Tenute Srl » a été créée, avec un seul actionnaire, détenu à 100% par la Congrégation. De cette façon, la Congrégation s’est dotée de l’instrument juridique le plus approprié pour gérer directement l’activité actuelle et toute nouvelle activité, afin de pouvoir accéder plus facilement aux contributions publiques et autres facilités éventuelles.

La gestion de l’exploitation agricole permet d’utiliser l’instrument le plus approprié pour exercer une activité commerciale, de pouvoir accéder à des facilités dans le domaine de l’agriculture et d’avoir un sujet juridiquement distinct de la Congrégation.

La collecte pour les missions et la collecte de fonds confiée aux Œuvres Pontificales Missionnaires sont des initiatives traditionnelles qui nous permettent de compter sur de nouvelles ressources. Les fidèles qui contribuent ont le droit de savoir comment leurs dons sont utilisés: de quels instruments disposez-vous pour garantir la transparence et l’éthique des « coûts » de l’évangélisation?

Les Œuvres Pontificales Missionnaires constituent un réseau mondial de prière, de sacrifice et de charité au service du Saint-Père dans sa sollicitude pour l’annonce de l’Évangile et pour l’aide aux jeunes Églises dans les territoires dépendant de la Congrégation pour l’Évangélisation des Peuples.  Elles ont pour charisme et pour but l’animation missionnaire de tout le peuple de Dieu, la conscience du devoir de participer à l’activité d’évangélisation, ainsi que la réalisation de la coopération missionnaire au niveau universel. Ils impliquent tous les secteurs de l’Église et toutes les tranches d’âge: adultes, jeunes, séminaristes, clergé et religieux. Leur validité découle du fait qu’ils fonctionnent comme un grand réseau, international, national (ce sont des œuvres placées sous la responsabilité des Conférences épiscopales), diocésain et paroissial. Ce sont des œuvres pontificales, car elles sont l’instrument du Pape pour promouvoir les missions.

La première Œuvre, celle de la Propagation de la Foi, a été fondée par la Vénérable Pauline Marie Jaricot, une laïque française née le 22 juillet 1799. La Vénérable est sur le point d’être béatifiée, car un miracle par son intercession a été approuvé par le Saint-Siège en mai dernier. L’Œuvre de la Sainte Enfance promeut les enfants/jeunes qui aident leurs pairs à découvrir et à vivre leur foi en Christ en priant quotidiennement pour tous les enfants du monde. L’Œuvre de Saint Pierre Apôtre soutient la formation du clergé, des religieux, des séminaristes et des novices dans les territoires de mission. Tandis que l’Union missionnaire s’occupe de la formation apostolique permanente des prêtres, des religieux et des laïcs.

En réalité, la tâche des Œuvres Pontificales Missionnaires commence par la prière et l’animation missionnaire effectuées par les Directeurs nationaux dans les 120 pays du monde, et se poursuit par la formation au travail missionnaire.

Les offrandes sont le fruit de la prière, de l’animation et de la formation. Ils aident les missionnaires et les jeunes Églises à accomplir ce qui est nécessaire à l’évangélisation. Le soutien du service apostolique est avant tout assuré par la prière et le sacrifice. La charité matérielle a pour but d’aider l’Église particulière dans les territoires de mission à accomplir sa tâche d’évangélisation et répond à la responsabilité de coopération à laquelle tout baptisé est appelé.  Il ne s’agit pas de donner de l’argent pour construire ou organiser quelque chose. Les offrandes qui sont faites sont plutôt un symbole de la participation de l’Église universelle au projet apostolique d’une Église particulière. Il s’agit de travailler en harmonie entre l’Église locale et l’Église universelle. En fait, les membres d’une Église particulière dans les territoires de mission participent également aux prières et aux offrandes pour la mission. Dans ce sens, chaque catholique participe à chaque projet réalisé dans les territoires de mission. Les Œuvres Pontificales Missionnaires promeuvent et favorisent l’œuvre missionnaire partout dans le monde, en particulier dans les zones missionnaires dépendant de la CEP. Les offrandes ne constituent que la dernière étape et une partie du budget missionnaire promu par les OPM.

Avec le Fonds de solidarité universelle, les Églises locales dans les territoires de mission, les Églises orientales et les Églises latino-américaines sont aidées financièrement pour mener à bien leurs activités pastorales et d’évangélisation. La répartition des offrandes et certains des projets réalisés grâce au sacrifice des donateurs sont publiés sur le site web: www.ppoomm.va. Bien évidemment, chaque Direction Nationale publie sur son site local ses activités et les projets pastoraux financés. En outre, les évêques envoient au siège des OPM à Rome les rapports sur les projets réalisés, documentés par des photos et des vidéos. Ces rapports sont également envoyés aux directeurs nationaux qui, à leur tour, les portent à l’attention des bienfaiteurs. Toute personne qui participe à la vie et au travail des Œuvres par la prière et les offrandes peut voir les fruits de ses sacrifices.

Il faut noter qu’il y a 5 collèges romains soutenus par les offrandes de l’Œuvre Pontificale de Propaganda Fide où des centaines de prêtres et de religieuses, venant des pays de mission, viennent à Rome pour suivre leurs études supérieures, près du Siège de Saint Pierre. Chaque année, la Congrégation, grâce au soutien des Œuvres Pontificales Missionnaires, offre environ 500 bourses d’études pour les séminaristes, les prêtres et les religieux des territoires de mission et des jeunes Églises qui dépendent du dicastère missionnaire. C’est un engagement profond et solide dans le travail de formation qui répond aux attentes et aux besoins des Églises locales, en Afrique, en Asie, en Océanie et en Amérique latine. En outre, une centaine d’évêques émérites dans les territoires de mission reçoivent une aide annuelle des OPM. En conclusion, à travers l’activité des OPM, le Dicastère favorise et encourage l’animation et la formation missionnaires afin que l’esprit missionnaire soit renforcé dans les Églises locales et dans l’Église universelle.

 
 

Si la « mission » est le point central du travail de la Congrégation, elle doit l’être d’autant plus dans le domaine de la gestion des ressources économiques qui soutiennent son service apostolique. En ce sens, la « déclaration de mission » du dicastère – qui combine données comptables et objectifs pastoraux – peut devenir un modèle vertueux pour toutes les autres réalités vaticanes?

La CEP couvre ses besoins financiers grâce à la gestion de son patrimoine mobilier et immobilier. Profitant également de la contribution des Œuvres Pontificales Missionnaires, le Dicastère soutient les activités pastorales des Églises locales par des subventions ordinaires annuelles ou extraordinaires destinées à la réalisation de projets spécifiques.

La formation du clergé, des séminaristes, des religieux (s’ils le sont) de droit diocésain et des catéchistes est un secteur important dans lequel le Dicastère intervient. Outre l’entretien de la Congrégation, le patrimoine mobilier et immobilier du Dicastère sert principalement à financer l’Université Pontificale Urbanienne, qui est la seule université exclusivement missionnaire au monde. A travers l’Université, le Dicastère promeut la recherche en théologie, spiritualité et pastorale missionnaire (Pastor Bonus art. 86).

La Congrégation met à disposition, et soutient financièrement, un réseau de Collèges à Rome et à Castel Gandolfo qui fonctionnent au service de l’activité missionnaire des jeunes Églises et pour leur qualification humaine, spirituelle, culturelle et théologique. Le réseau comprend aujourd’hui le Collège Pontifical Urbanien « de Propaganda Fide » pour les séminaristes (avec environ 160 places); le Collège Pontifical de Saint-Pierre Apôtre pour les prêtres (avec 180 places); le Collège Pontifical de Saint-Paul Apôtre pour les prêtres (190 places) ; le Collège Pontifical Mater Ecclesiae pour les religieuses, à Castel Gandolfo (120 places). Enfin, il y a le Collège missionnaire Saint-Joseph (pour environ 25 places) qui, au cours de l’année, promeut, en collaboration avec l’Université Pontificale Urbanienne, des cours semestriels de mise à jour pour les formateurs (recteurs et vice-recteurs) et les professeurs permanents des Instituts et des Séminaires des territoires de mission. Le Centre International d’Animation Missionnaire (CIAM) organise des séminaires, des conférences et des retraites spirituelles pour les différents agents de l’activité missionnaire. La bourse accordée aux séminaristes, prêtres ou religieuses étudiant à Rome couvre les frais de pension, de logement, de scolarité et d’assurance pour une période de trois à cinq ans.

Les séminaires des territoires dépendant du Dicastère, dont 104 Instituts affiliés à l’Université Urbanienne, reçoivent un soutien pédagogique par le biais de la faculté de l’Université, et un soutien économique par l’Œuvre Pontificale de Saint Pierre Apôtre (POSPA), qui fournit la subvention ordinaire pour leur fonctionnement. Par exemple, pour l’année académique 2019-2020, la POSPA a offert une subvention ordinaire à 781 séminaires, avec un total de 79 380 séminaristes, ce qui couvre environ 67% des dépenses ordinaires. Et une aide financière a été accordée à 1200 noviciats avec un total de 7 845 novices, dont 2 801 garçons et 5 044 filles.

L’action du dicastère comprend également la formation de catéchistes et de laïcs engagés. Une subvention ordinaire est accordée chaque année aux diocèses pour les catéchistes, tandis qu’une subvention d’étude est accordée à ceux qui poursuivent leur formation catéchétique dans les différents instituts des territoires de mission.

Dans le domaine de la coopération missionnaire, le dicastère, à travers les Œuvres Pontificales Missionnaires, suit de nombreux projets pour l’Église et pour le culte, ainsi que de nombreux projets éducatifs, sanitaires et de nombreux autres projets de développement. Selon les données de 2020, il y a environ 29 287 jardins d’enfants, 60 099 écoles primaires et 26 634 écoles secondaires. Dans le domaine des soins de santé, il existe environ 2 675 hôpitaux, 7 985 dispensaires, 526 léproseries.

La dernière session plénière de la Congrégation s’est tenue du 30 novembre au 3 décembre 2015, sur le thème « Conscience ecclésiale et Missio Ad Gentes. Le service de la Congrégation pour l’Évangélisation des peuples aux jeunes Églises 50 ans après le document conciliaire Ad Gentes », a été l’occasion de se concentrer sur les fruits de la mission. La croissance et la vitalité des jeunes Églises, qui ont atteint une plus grande conscience ecclésiale et missionnaire, ont été notées. La majorité d’entre eux sont devenus autosuffisants au niveau pastoral et gouvernemental, tandis qu’au niveau économique, des initiatives valables d’autofinancement des besoins pastoraux voient le jour. Une évolution notable a eu lieu ces dernières années. Le nombre de baptisés a augmenté dans de nombreuses parties des territoires missionnaires (cf. Statistiques « Fides » 2020), en particulier en Afrique et en Asie. Actuellement, presque tous les évêques et prêtres sont autochtones. Les vocations sacerdotales, religieuses et laïques se multiplient. De nombreux garçons et filles entrent dans les congrégations missionnaires. Les jeunes Églises, avec leurs problèmes et leurs défauts, mais avec leurs ressources en vocations sacerdotales et religieuses et leur adhésion enthousiaste à l’Évangile, sont devenues des sujets de mission pour les anciennes Églises, surtout européennes, dans un échange de personnes et d’œuvres d’un continent à l’autre. Les Églises nées dans les territoires de mission contribuent à donner une nouvelle vigueur aux communautés occidentales ternes, avec la prise en charge de responsabilités pastorales dans les paroisses, les instituts religieux, les mouvements.

En outre, la plénière a révélé que les Œuvres Pontificales Missionnaires sont une belle opportunité pastorale, qui éveille chez les fidèles le sens de la mission et ravive en eux le sens de la foi. Les Sociétés découvrent également leur rôle au service des Églises locales pour la formation missionnaire. Par exemple, dans plusieurs pays, l’Œuvre de la Sainte Enfance est devenue un instrument de la pastorale ordinaire des enfants. L’Union Pontificale Missionnaire fait un grand travail d’approfondissement théologique de certains thèmes missionnaires. L’Œuvre pontificale Saint-Pierre-Apôtre, aide les séminaires de différents pays dans la rédaction de la Ratio nationalis pour la formation du clergé, comme le prévoit la Ratio fundamentalis publiée par la Congrégation pour le Clergé en décembre 2016.

Le dynamisme et la croissance actuels des jeunes Églises ont entraîné un certain changement dans les relations avec la CEP.  Tout en conservant son rôle traditionnel (cf. AG 29 et Pastor Bonus, 85), et en continuant à assurer le lien et la communion avec le Saint-Siège, le service de la CEP consiste de plus en plus à accompagner et à soutenir les Églises locales, qui ont pour premiers responsables les évêques diocésains et les Conférences épiscopales locales qui définissent leurs orientations et objectifs pastoraux.

 

C’est précisément aux Œuvres Pontificales Missionnaires que le Pape a récemment adressé un message rappelant la centralité de l’action de l’Esprit dans l’œuvre d’évangélisation et mettant en garde contre les tentations du fonctionnalisme, de l’élitisme et de l’auto-référentialité. Quels sont les défis et les priorités qui vous attendent afin de correspondre concrètement aux sollicitations de François?

L’animation missionnaire est une tâche primordiale que la CEP doit réaliser à travers les Œuvres Pontificales Missionnaires afin d’éveiller la conscience missionnaire. La formation missionnaire doit occuper une place centrale dans la pastorale diocésaine ou paroissiale, afin que la mission soit un véritable paradigme de la vie et de l’action des Églises particulières. C’est pourquoi le Directeur national des OPM a un rôle éminent à jouer pour faire pénétrer le sens missionnaire dans chaque diocèse et, à travers les institutions diocésaines, auprès de tous les baptisés. Nous ne pouvons pas oblitérer ou minimiser le mandat missionnaire. Chaque Église, chaque portion d’Église, chaque communauté chrétienne et chaque chrétien est par nature missionnaire. «La foi se renforce en la donnant!» (Redemptoris missio, n°2). 

La prière pour les missions est également essentielle. Le Pape François répète avec insistance que le sujet de l’évangélisation est l’Esprit Saint. Nous ne sommes que ses collaborateurs. La mission est son œuvre. Il est inutile de s’inquiéter. Pas besoin de nous organiser, pas besoin de crier. Il n’y a pas besoin de gadgets ou de stratagèmes. Il suffit de demander de pouvoir refaire aujourd’hui l’expérience qui vous fait dire «nous avons décidé, l’Esprit Saint et nous». C’est pourquoi, pour la mission, nous devons tous ensemble, en tant que peuple de Dieu, prier. C’est le devoir de l’évêque, avant même toute activité missionnaire. 

Un autre défi important est de promouvoir l’ouverture des Églises locales à l’Église universelle et au monde. Jésus nous a dit: «Vous êtes tous frères et sœurs» (Mt 23, 8). Mais dans certains territoires de mission, les excès de nationalisme, de tribalisme ou de caste sont assez fréquents, ce qui est inquiétant pour l’annonce de l’Évangile. Contre ces dérives, nous devons nous engager à construire un monde plus ouvert, plus fraternel et plus solidaire. Il est nécessaire, comme le recommande le Pape François, «d’élargir mon cercle, de tendre la main à ceux qui ne font pas spontanément partie de mon monde d’intérêts, bien qu’ils soient proches de moi». (cf. Enc. Fratelli tutti, 95). Le désir missionnaire est un terrain privilégié pour expérimenter cette ouverture et cette unité avec l’Église universelle et pour partager les joies et les peines du monde contemporain. Nous devons donc mener une vie de foi toujours plus ouverte et capable d’atteindre et d’embrasser tout le monde (cf. Message pour la Journée mondiale des missions 2021).   

À la lumière de l’exhortation apostolique Evangelii gaudium, tant la Congrégation que les jeunes Églises doivent se placer dans une perspective de recherche et de conversion pour être des porteurs toujours plus lumineux du message de l’Evangile à tous les hommes. Une conversion pastorale est donc nécessaire pour avoir le dynamisme d’une Église «en sortie» (EG 20) et pour constituer un «état permanent de mission» (EG 25). Il est nécessaire de se remettre en question afin de rendre sa vie et son action de plus en plus transparentes et adhérentes à l’Évangile. 

L’inculturation de la foi est un «processus par lequel la foi s’incarne dans des cultures différentes» (cf. Ecclesia in Africa, 59). Le Dicastère est convaincu de la valeur de l’incarnation de la foi dans les cultures, mais il est également convaincu du fait qu’il faut être vigilant pour éviter la falsification ou la dilution de l’image de Jésus et de son message. La foi chrétienne ne s’identifie à aucune culture. Comme l’a reconnu Jean-Paul II, «en restant pleinement lui-même, dans une fidélité totale à l’annonce de l’Évangile et à la tradition ecclésiale, le christianisme portera aussi le visage des multiples cultures et peuples dans lesquels il est accueilli et enraciné». L’Esprit Saint, affirme le Pape François, embellit l’Église, avec les nouvelles expressions des personnes et des communautés qui embrassent l’Évangile. Ainsi, l’Église, en assumant les valeurs des différentes cultures, devient « sponsa ornata monilibus suis« , «l’épouse qui se pare de ses joyaux», dont parle le prophète Isaïe.

«L’évangélisation et le dialogue interreligieux, loin de s’opposer l’un à l’autre, se soutiennent et se nourrissent mutuellement» (EG 251). Le dialogue ne remplace pas la proclamation (cf. Dialogue et proclamation, 1991). Par conséquent, le dicastère est convaincu de l’importance de promouvoir le dialogue interreligieux dans l’accomplissement de sa mission. Aujourd’hui plus que jamais, l’Église doit maintenir son engagement en faveur d’un dialogue sincère entre les différentes confessions et avec tous les croyants, en particulier avec l’islam. Nous devons ouvrir nos cœurs, apprendre à nous connaître et reconnaître ce que nous avons en commun et respecter les différences comme base d’une culture du dialogue.

«Face aux épisodes de fondamentalisme violent qui nous inquiètent, l’affection pour les authentiques croyants de l’islam doit nous conduire à éviter les généralisations haineuses, car le véritable islam et une interprétation adéquate du Coran s’opposent à toute violence» (EG 253). Le dialogue avec l’islam modéré est un moyen de lutter contre le fondamentalisme. En effet, le dialogue sert à «établir l’amitié, la paix, l’harmonie, et à partager des valeurs et des expériences morales et spirituelles dans un esprit de vérité et d’amour… Les différentes religions, partant de la reconnaissance de la valeur de chaque personne humaine en tant que créature appelée à être fils ou fille de Dieu, offrent une contribution précieuse à la construction de la fraternité et à la défense de la justice dans la société.» Il est important d’éduquer, surtout les jeunes, au respect, au dialogue et à la fraternité dans différents espaces éducatifs: à la maison, à l’école, dans les églises et les mosquées. De cette manière, la violence sectaire sera contrée et la paix et l’harmonie entre les différentes communautés religieuses seront promues.

Amedeo Lomonaco, Vatican News

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