24 Juil 2025

Un poème de Paul Claudel à découvrir

Diplomate, poète, dramaturge et essayiste, Paul Claudel (1868-1955), dont nous avons commémoré cette année le 70e anniversaire du décès, n’a pas été contemporain de la lyonnaise Pauline Jaricot (1799-1862), bien qu’il soit né seulement quelques années après sa mort. L’homme de lettres a vécu une conversion à la foi catholique le soir de Noël 1886, à Notre-Dame de Paris ; il avait 18 ans, sensiblement le même âge que Pauline lorsqu’elle se consacra au Seigneur.

Pauline a œuvré toute sa vie pour la Mission, avec comme point de départ l’Asie et les Missions Etrangères de Paris. Paul Claudel fut marqué par l’universalisme de l’Église, notamment dans ses fonctions de diplomate en Chine, au Japon et ailleurs. Il a souvent abordé dans ses œuvres le thème du sacrifice, de la foi vécue et du témoignage chrétien, et son œuvre poétique chante les grands saints de l’Eglise.

Champenois de naissance, Paul Claudel a entretenu au fil de sa vie une relation étroite avec la ville de Lyon. En juillet 1950, dans un discours prononcé à l’Académie de Lyon, il se présente en effet comme lyonnais d’adoption, évoque son amour pour cette ville, dont il a épousé une fille, Reine Sainte-Marie Perrin – dont le père était l’un des architectes de la basilique de Fourvière. Bien qu’il n’ait pas vécu en permanence dans la capitale des Gaules, son élite intellectuelle l’a régulièrement invité à y prononcer des conférences. Il acquiert d’ailleurs en 1927 le château de Brangues, en bordure du Rhône, dans le Dauphiné, où il est enterré.

Nous pouvons donc considérer comme certain que Paul Claudel connaissait bien la vie et l’œuvre de la bienheureuse Pauline Jaricot. Il lui a rendu hommage dans un poème dont voici un extrait.

Qu’elle est vieille ! Regardez-la qui monte à Fourvière sous la pluie.
Que c’est raide ! Je n’en puis plus ! Les larmes coulent sur son visage vénérable,
Car il y a ce mendiant tout en haut qui l’attend et qui la couvre d’injures abominables.
Voici la pauvre vieille femme qui eut l’idée de sauver le monde !
Elle a demandé à Dieu l’Eglise catholique pour sa part et pas autre chose pour sa part que toute
la terre qui est ronde […]
Avec un million d’Ave Maria elle a fondé une banque dans le ciel !
Elle va mourir comme la Vierge, toute seule dans sa petite maison […]
Et pour que l’Agneau immolé l’accueille au pied de son Trône,
Elle tient serré fort dans sa main son certificat d’indigence sur papier jaune.

Pauline Jaricot, in Paul Claudel, Œuvre poétique. Poésies diverses, La Pléiade, Paris 1957, p. 833

Nous adressons nos remerciements à Monsieur Guy Ledentu, guide à la Maison de Lorette et à la basilique de Fourvière – à laquelle il a consacré un opuscule très documenté – qui nous a transmis ces lignes émouvantes d’un grand poète sur une grande dame.

FDS

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