Le Père Fricot Milien, Haïtien, est prêtre de Saint-Jacques depuis 2001. Il est devenu le Supérieur de cette société de prêtres en 2023. C’est à ce titre qu’il a rendu visite à l’un de ses missionnaires, le Père Richard Ngweli, actuel chapelain de la Maison de Lorette, à Lyon.
D’abord prêtre en Haïti, dans son diocèse de Jacmel, le Père Milien a ensuite été envoyé en Amérique latine. « Missionnaire au Brésil pendant 23 ans, j’ai exercé dans trois diocèses : Rio Branco (dans le Nord du pays), puis dans l’état de Paranà (dans le Sud), avant d’arriver dans l’archidiocèse de Campinas (dans le Sud-Est) » détaille-t-il.
Le Supérieur se réjouit des vocations en France, au Brésil, au Canada et aux Etats-Unis. 24 séminaristes sont actuellement en formation pour les Pères de Saint-Jacques. « Depuis plusieurs années, nous avons opté pour la formation diversifiée. Les jeunes font d’abord une année de cheminement (propédeutique), puis deux années de philosophie et une année de stage. Enfin, ils sont tous envoyés ailleurs pour la formation théologique ».
Brésil, France… même mission ?
« On ne peut pas penser la mission au Brésil sans penser à l’Amazonie », poursuit le Père Milien qui supervise les missionnaires de Saint-Jacques dans 7 diocèses de ce territoire « particulier ». En effet, on y manque de prêtres et les Eglises particulières s’étendent sur de grands territoires. 2 des 5 séminaristes en formation y sont basés.
En France, la Société compte 6 séminaristes et 33 prêtres en activité, répartis dans 13 diocèses. Parmi eux, le P. Ngweli, originaire du diocèse de Lisala, en République Démocratique du Congo, est en mission auprès des Œuvres Pontificales Missionnaires, à Lyon.
« Nous devons reconnaître que dans l’Eglise en France, beaucoup de choses se passent ! » Et de citer, parmi les signes d’espérance, le nombre croissant de catéchumènes et de baptisés mais aussi les vocations tardives d’hommes qui se tournent vers la prêtrise au cours de leur vie professionnelle.
Dans le diocèse de Quimper et Léon, où est implanté le Centre missionnaire des Pères, le Supérieur salue notamment les orientations diocésaines qui permettent de « mieux vivre l’Evangile ».
Pauline ou l’option préférentielle pour les pauvres
S’il reconnaît n’être pas spécialiste de Pauline Jaricot (1799-1862), la fondatrice de l’œuvre missionnaire de la « Propagation de la Foi », le P. Milien a été touché par ce que le P. Ngweli lui a expliqué : « Pauline avait beaucoup de courage ! Elle a rencontré des difficultés qu’elle a su surmonter, en abandonnant un peu de sa personne. Elle qui était issue d’une famille aisée a vécu l’option préférentielle pour les pauvres. L’Eglise aujourd’hui a besoin de témoignages comme celui de Pauline Jaricot ! »
D’ailleurs, sans les laïcs, impossible d’administrer et de faire vivre une paroisse, selon lui. « Les laïcs avec nous sont des hommes et des femmes bien préparés, expérimentés et formés en théologie, pour la plupart ». Il souligne qu’au Brésil, où les laïcs ont beaucoup de place et de responsabilités. « Quand on sait collaborer avec les laïcs, on a des communautés très vivantes. C’est une bénédiction pour l’Eglise ! » constate-t-il.
Pape Léon XIV, « une âme missionnaire »
« Il ne faut pas l’oublier : le Pape Léon XIV est un grand missionnaire, rappelle le P. Milien. Il était responsable de sa congrégation [des Augustins, NDLR] et évêque au Pérou. Avec lui, nous allons continuer dans cette dynamique : une Eglise missionnaire qui va à la rencontre des autres, une Eglise en sortie, une Eglise synodale. C’est mon espérance ! »
C. Rocher
Nous, les prêtres de Saint-Jacques, sommes des hommes très simples et disponibles. Nous allons à la rencontre des gens là où nous sommes.