C’est pour soutenir les prêtres des Missions Etrangères de Paris que la bienheureuse Pauline Jaricot, fondatrice de l’œuvre de la Propagation de la Foi à l’origine des OPM, a eu l’idée astucieuse de son réseau de collecte de fonds, le « sou » pour la Mission, mais aussi de la première chaîne de prière du monde : le Rosaire vivant. Le partenariat des OPM avec les MEP s’enracine dans cette volonté commune d’annoncer l’Evangile aux quatre coins de la terre.
Découvrez le témoignage de Théophile, volontaire MEP en Thaïlande : « Servir l’Eglise, partout où elle se trouve ».
Le service ne se limite pas à un rôle ou à une action ponctuelle. Il est un état d’esprit, une disponibilité constante à répondre à l’appel de l’autre, à se rendre présent là où le besoin se fait sentir. L’Église n’est pas un lieu figé : elle est vivante, elle est communauté, et elle rassemble les catholiques du monde entier, en France comme en Thaïlande.
Une mission aux multiples visages
Dans le cadre de cette mission, j’ai la joie d’occuper un poste que l’on appelle traditionnellement celui du « Silom », en référence à la maison MEP située sur Silom Road à Bangkok. Ce rôle s’organise autour de deux dimensions principales : d’une part, le soutien à la paroisse francophone de la ville, et d’autre part, les visites régulières dans les bidonvilles de Klong Toei. À la paroisse, il s’agit d’apporter des idées, de soutenir l’organisation et l’animation, tout en gardant cette joie propre au service. Certains pourraient s’interroger : pourquoi partir si loin pour venir en aide à des Français expatriés ? Cette idée, bien que compréhensible, mérite d’être dépassée. Ce n’est pas parce que quelqu’un vit à l’étranger, dans un cadre matériel confortable, qu’il est à l’abri de la solitude, du besoin de repères, d’un accompagnement humain et spirituel. Aider, ce n’est pas uniquement répondre à des détresses visibles : c’est aussi offrir une présence fraternelle.
Dans les bidonvilles de Klong Toei, la mission prend une autre couleur. Elle implique des visites régulières, un soutien amical, mais aussi une aide matérielle concrète. Ici, la pauvreté est plus visible, mais la richesse des liens humains est saisissante. La mission permet de nouer des relations simples, profondes, à travers des gestes de tendresse, des échanges pleins de vérité.
Trouver sa place dans le tumulte de Bangkok
Bangkok, en toile de fond, est une ville en perpétuel mouvement. Rien ne semble s’y arrêter. Les routes sont larges, le rythme soutenu, les journées denses. Il faut s’adapter, trouver sa place, apprendre à vivre à ce rythme effréné tout en gardant un coeur tranquille. Les habitudes locales, comme partager un grand bol de riz dès qu’on s’assied, deviennent des rituels de bienvenue. C’est dans cette vie quotidienne bousculée que la mission m’invite à revenir à l’essentiel : la simplicité.
La beauté de cette mission réside dans l’authenticité des rencontres. À Klong Toei, un regard, un sourire suffisent. À la paroisse, les échanges entre paroissiens sont porteurs de sincérité et de profondeur. La mission ne demande pas d’en faire trop : elle exige seulement d’être vrai. La prière m’aide à rester centré, à garder ma paix intérieure. Elle me permet de m’abandonner à l’Esprit saint, qui, jour après jour, m’accorde la force de continuer avec sérénité. Les Thaïlandais ont un profond respect pour le sacré, ce qui rend possible un dialogue empreint de respect mutuel.
Rester émerveillé chaque jour
L’un des défis de cette mission est de ne pas tomber dans la routine. Lorsque les semaines se ressemblent, que les visites deviennent régulières, il est facile d’oublier que chaque moment est unique. C’est une prière que je fais souvent : « Seigneur, garde-moi dans l’émerveillement. Aide-moi à voir, chaque jour, la nouveauté de ce que je vis. » Car la mission, si elle devient automatique, perd son âme.
Chaque rencontre, chaque parole, chaque présence est un cadeau qu’il faut savoir reconnaître.
Un nouveau chapitre dans le quartier chinois
Il y a quelques semaines, nous avons dû quitter la maison du Silom, actuellement en reconstruction pour une durée d’au moins deux ans. Nous avons emménagé avec le père Brice et le père Mayeul chez les soeurs de Saint Paul de Chartres, dans le quartier chinois de Bangkok. C’est un changement important, une nouvelle étape, mais aussi une chance de recommencer autrement. La mission continue, portée par de nouveaux visages, de nouvelles situations, et je suis convaincu que ce nouveau chapitre sera riche en rebondissements.
Si ces lignes peuvent susciter une réflexion, une interrogation, alors je souhaite qu’elle soit celle-ci : pourquoi pas moi ? Pourquoi ne pas répondre à un appel, même simple, même discret ? La mission commence chez soi, dans le quotidien, par un geste, une parole, un service rendu avec coeur. Pour cela, il suffit peut-être de se souvenir des trois vertus du scoutisme, qui sont pour moi aussi les trois piliers de toute mission : franchise, dévouement, pureté. Être vrai, se donner sans réserve, garder un cœur simple : trois manières de vivre pleinement sa vocation de chrétien.
Source : Théophile Pesme, volontaire des Missions Etrangères de Paris
Article tiré de la revue des Missions Etrangère de Paris, n°614.
Les MEP envoient des jeunes entre 20 et 35 ans, étudiants, jeunes pro, professionnels confirmés, célibataires ou couples mariés, pour des missions de 3 mois à 2 ans. Différents types de missions sont proposés : enseignement, soin, gestion de projet ou encore animation.
Prochaines dates de formation : du 23 au 29 juin 2025, du 27 octobre au 2 novembre 2025, du 26 janvier au 1er février 2026, du 20 au 26 avril 2026 et du 22 au 28 juin 2026
Pour plus d’informations, rendez-vous sur volontairemep.com ou bien par mail à partir@volontairemep.com
