30 Mar 2020

Le défi d'un christianisme sans églises entre solidarité et rejet de l'exclusion

Une famille solide comme un roc, un don précieux pour l’Église universelle

« La famille devient le premier lieu par excellence où accueillir et vivre le mystère de Dieu. Le Christ s’incarna dans une famille, faisant de la Sainte Famille la première Église domestique”. C’est ce que met en évidence le Père Donald Zagore, théologien ivoirien de la Société des Missions Africaines, dans le cadre de la profonde crise que traverse le christianisme traditionnel à cause de la pandémie actuelle.

Il explique qu’au cours de son histoire, le christianisme a du se réinventer à de nombreuses reprises pour survivre à certaines épreuves :
“Du modèle pastoral africain aujourd’hui restent les communautés ecclésiales de base, nées de l’impossibilité pour les chrétiens d’Amérique latine de se rencontrer normalement au sein de structures traditionnelles pour le culte divin – paroisses, cathédrales, basiliques – à cause de la persécution des chrétiens de la part des pouvoirs politiques. Le christianisme traditionnel avec ses structures s’était transformé en une sorte de Christianisme sans églises”.

Se référant à la situation actuelle, le Père Zagore souligne combien “avec le confinement des personnes à leur domicile, est plus que nécessaire un retour au modèle ecclésiologique de la famille comme Église domestique. Si déjà en Europe, avec la crise de la foi, les églises, les cathédrales et les basiliques étaient vides, elles sont aujourd’hui complètement fermées. Ce modèle ecclésiologique développé par les Pères de l’Église, tels que saint Jean Chrysostome, et repris avec force par le Concile Vatican II trouve ses racines dans le mystère même de l’Incarnation”.

 

Dieu demeure le plus fort face au covid-19

“La tragédie du Covid-19 doit nous rendre plus unis les uns aux autres. L’humanité remportera cette lutte seulement en s’impliquant dans une forte dynamique de solidarité entre recherche scientifique, soutien matériel et spirituel” poursuit le Père Zagore. “Les mesures d’isolement établies par les gouvernements qui prévoient notamment la fermeture des frontières doivent demeurer rigoureusement des mesures de prévention médicale et non pas devenir des parcours portant à favoriser l’exclusion, la stigmatisation.

La pandémie de Covid-19 ne doit pas devenir un territoire sur lequel vivre ensemble comporte le sacrifice de l’identité, des fractures sociales, un nationalisme toujours plus exclusif. Aujourd’hui, nous devons demeurer concentrés sur l’essence du problème, qui consiste à travailler et prier pour qu’une solution puisse être trouvée et sauver notre humanité de cette tragédie. Au nom de notre foi, le mal ne peut avoir le dernier mot dans la vie des personnes. Dieu demeure le plus fort”.

Au terme de sa réflexion, le théologien réaffirme que “pour un christianisme sans églises, le modèle ecclésiologique de la famille comme Église domestique reste fondamental. Une famille construite sur le roc, sur le Christ, constitue un don précieux pour l’Église universelle et pour toute l’humanité. Tout doit être reconstruit selon le principe même de la famille. (via Fides)

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