19 Juin 2021

Le courage de la liberté

La liturgie nous invite à la joie. Et c’est la joie qui règne dans nos cœurs aujourd’hui alors que nous t’accueillons Rémi pour cette étape importante de ta vie chrétienne. Tu vas devenir diacre pour annoncer la Parole de Dieu, pour le service des pauvres, pour celui de l’autel. Nous faisons mémoire de l’inlassable recherche des hommes par Dieu et nous rendons grâce pour la libre réponse de certains à son appel, de ta réponse. Dieu nous offre son pardon, sa miséricorde et par-dessus tout sa vie et sa joie. Il nous appelle pour nous offrir les noces du Ciel et de la Terre, « Le Seigneur ton Dieu est en toi », écrivait Sophonie, ne sachant pas à quel point sa prophétie allait s’accomplir en Marie. Oui, Dieu se fait proche et inlassablement il appelle les hommes à entrer dans son alliance,  à découvrir comment, au plus intime d’eux-mêmes, il œuvre pour les transformer et leur faire grâce. Sophonie est conscient du risque pour les Juifs de se laisser séduire par les dieux des Assyriens qui occupent le pays. Il s’insurge contre les apostasies, la corruption des fonctionnaires, l’incroyance des orgueilleux. Mais la Fille de Sion se convertit et il y a lieu de se réjouir ! Cette force du petit prophète Jérémie, cette persévérance, qu’elle soit la tienne, cher Rémi, afin de ne pas te laisser influencer par les modes passagères, par les marchands d’illusion.

 

La force des humbles

Rémi, tu as su laisser résonner en toi l’appel à  devenir prêtre. Aujourd’hui c’est l’homme libre, le baptisé que l’Eglise en Charente-Maritime reçoit pour être diacre en vue du sacerdoce. Le diaconat est une étape qui te conduira, si Dieu le veut, vers la prêtrise. Il est exercice de l’humilité, de l’esprit de service pour accepter peu à peu de te laisser configurer par notre Seigneur, lui  qui « ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu, mais s’est anéanti, prenant la condition de serviteur ». Afin de pouvoir communiquer au peuple, qui te sera confié un jour, toutes les grâces divines contenues dans les sacrements, particulièrement dans l’Eucharistie, il te faut accueillir l’esprit qui, venant sur Marie, a fait d’elle la mère comblée de grâces de notre Sauveur, esprit d’humilité, de dévouement, de service. Comme Marie et avec elle, il faut emprunter le chemin de la chasteté et  y demeurer, c’est un chemin de liberté qui conduit au don de soi, à la fécondité spirituelle, au Magnificat.  La seule trace que tu laisseras en ce monde, c’est Jésus lui-même, offert et livré pour le salut des hommes. Comme Marie et avec elle, il te faudra porter aux hommes la Bonne nouvelle du salut, sans craindre la fatigue du chemin, la contradiction et parfois la violence. Nous sommes entrés dans « une acédie égoïste », nous dit le pape François dans son encyclique Evangelii Gaudium, n 80, mot qui, dans la vie monastique, désigne la maladie spirituelle qui se manifeste par l’ennui, le dégoût et le découragement. Les difficultés, voire les échecs, ne devront pas te faire tomber dans ce piège !

Comme Marie et avec elle, les yeux tournés vers Dieu, tu ne t’appartiens plus, tu  appartiens  au Christ et à l’Eglise et tu as pour mission de porter les hommes dans la prière quotidienne que nous appelons la liturgie des heures, en suivant, dans l’obéissance, les chemins que le Seigneur ouvrira pour toi.

 

L’écoute des pauvres

Certains pourraient trouver ce chemin bien austère parce qu’ils n’ont pas compris ou senti la joie du don de soi, l’accomplissement vrai de sa liberté dans le don pour que s’ouvre et se déploie une vie « au goût de l’Evangile » pour soi-même et pour tous les hommes qui ont faim et soif d’absolu. Le fossé est très grand entre l’appel de Dieu sur nos vies et ce que nous sommes en vérité, hommes faibles et pécheurs, il faut la plus grande humilité pour accepter de nous mettre en chemin. Tu le sais Rémi, c’est de Dieu et de Dieu seul que tu recevras chaque jour ta vie, non pas pour vivre isolé et coupé des hommes, mais au contraire pour partager  leurs espoirs, leurs joies et leurs peines que tu présenteras chaque jour au Père dans la fidélité, la prière, la charité. Il t’appartiendra d’écouter le cri des plus pauvres et tu sais que la pauvreté n’est pas seulement d’ordre matériel. Les grandes misères, comme les bonnes choses ne font pas de bruit. Au service de l’autel, tu présenteras au Seigneur ces visages d’hommes défigurés par la dureté de la vie,  ces visages qui, parfois, ressemblent au linge de Véronique, et tu annonceras l’évangile à temps et à contretemps, seule parole capable, avec l’eucharistie, de rassasier nos frères et sœurs en donnant un sens à leur vie.

 

Rémi, que le Seigneur poursuive l’œuvre qu’il a commencée en toi. Que chaque jour grandissent en toi, la foi, l’espérance et la charité avec l’humilité et la joie. Tu peux compter sur notre prière, sur l’amitié de tes frères diacres tout particulièrement. Avance sans crainte, le chemin qui s’ouvre aujourd’hui devant toi est bien celui de la joie qui n’est jamais synonyme de facilité, une joie que nul ne pourra te ravir, la joie du serviteur fidèle.

So 3, 14-18; Cantique Isaïe 12 : Is 12, 2, 3, 4abcd, 4e-5, 6); Phi 2, 1-13; ​Lc 1, 39-56​

Ça pourrait vous intéresser

Inscrivez-vous
à la newsletter

Tous les mois, le meilleur de la Mission dans votre boîte mail !

Pour être informé des actualités, laissez-nous votre adresse email via le formulaire ci-dessous.

Veuillez activer JavaScript dans votre navigateur pour remplir ce formulaire.

Suivez-nous
sur les réseaux sociaux