9 Mai 2025

La Pace sia con voi !

Un missionnaire, le cardinal Robert Francis Prevost devient le 267ème pape. Portrait.

Religieux, Fils de Saint-Augustin, évêque d’Hypone et docteur de l’Eglise au sujet duquel Benoît XVI écrivit une thèse, le nouveau pape est canoniste, il fut professeur de morale et de patristique. La rencontre que j’ai eue avec le cardinal Prevost m’a montré un homme humble, à l’écoute, un contemplatif qui correspond au portrait du missionnaire fait par Saint Jean Paul II dans l’encyclique Redemptoris Missio (1990), c’est un contemplatif en action !

Prêtre au carrefour des cultures depuis sa naissance à Chicago en 1955 d’un père d’origine française et italienne, une partie de sa famille maternelle étant d’ascendance espagnole. Missionnaire au Pérou au bord de l’océan Pacifique,  prêtre puis évêque en Amérique du Sud, un point commun avec le pape François, il a servi ensuite à Rome comme prieur de sa congrégation, avant d’être créé cardinal et préfet du dicastère des évêques en 2023. C’est un choix subtil des cardinaux, lors du quatrième vote, donc très rapidement, sous la mouvance de l’Esprit Saint : natif du pays le plus puissant du monde, il a servi dans un diocèse vaste (deux fois la superficie de la France) et pauvre comprenant une partie de l’Amazonie dans les antiques terres incas. Il n’a pas fini de dérouter les amateurs du manichéisme (droite ou gauche, progressiste ou conservateur ?) !

Les cardinaux ont répondu à l’invitation du Cardinal Re, doyen du collège cardinalice qui, dans son homélie pour la messe d’entrée en conclave, a insisté sur deux défis pour le prochain pontificat : l’unité de l’Eglise et le réveil des consciences. Le nouveau pape a salué les Romains et le monde entier au cours de sa première bénédiction Urbi et Orbi en prononçant les paroles du Christ Ressuscité « la paix soit avec vous », et en déclarant  que le mal serait vaincu, paroles qui prennent tout leur sens en ce jour du 8 mai, anniversaire de la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Cette paix du Christ, n’a rien à voir avec celle des traités internationaux, c’est un don de Dieu qui invite à la vigilance ; il faut le cultiver. Il a rappelé il y a quelques semaines qu’il ne faut pas établir de priorités dans l’amour des êtres humains qui sont tous aimables ! Le pape Léon XIV aura à cœur de répondre aux défis contemporains en s’inspirant de la doctrine sociale de l’Eglise chère au pape Léon XIII, pape de 1873 à 1903, (encyclique Rerum novarum) qui réfuta les idéologies perverses et rechercha le bien commun en permettant un renouveau doctrinal thomiste, en rappelant que la foi s’exprime par la raison et qu’elle est le rempart qui nous défend des idéologies mortifères et de la superstition. Il saura répondre à l’invitation adressée par Jésus à  Saint Pierre : « Affermis tes frères dans la foi ». Homme de terrain et théologien, missionnaire et romain, il aura à cœur de réconcilier le local et l’universel.

Intellectuel, relationnel , discret, à l’écoute, contemplatif, le nouveau pape sera l’homme du combat spirituel qui montrera aux sociétés démocratiques occidentales  les limites du matérialisme consumériste et aux Etats totalitaires les limites du matérialisme dialectique et de la tentation impériale. La culture du déchet n’a pas sa place dans l’évangile, le grand livre de la vie qui fait du frère la mesure de toute chose !

Ce polyglotte a montré ses qualités de médiateur lors de changements de régime politique au Pérou, cela lui sera utile dans la relation avec les 184 pays qui sont accrédités au Vatican. Il lui appartiendra d’ouvrir les esprits à la rencontre, à l’accueil de la diversité, voire de la contradiction. Sensible à la nécessité du dialogue entre les religions comme gage de paix pour le monde de demain, son expérience internationale lui sera précieuse.

Si le pape Léon XIV maintient l’organisation mise en place par le pape François, il deviendra le préfet du dicastère pour l’Evangélisation dont dépendent les Œuvres Pontificales Missionnaires. Il nous fera profiter de son expérience pendant vingt ans au Pérou où il fut évêque de Chiclayo en nous faisant travailler dans un esprit synodal. Ses racines européennes le rendront sensible aux nouvelles périphéries que sont devenus les pays européens sécularisés ou déchristianisés. Sa devise « In illo uno unum – dans celui qui est Un, être unis » annonce un pontificat placé sous le signe de l’unité et de la proximité sans préjugés.

Le Directeur National des OPM

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