4 Août 2020

Floraison de la foi chrétienne sur le territoire de la « femme girafe »

Un paysage pointillé d’églises et de chapelles

« La Paroisse de Tananukwe s’étend sur le territoire de cinq villages et compte une population de 560 familles. La majeure partie de la population de cette zone est chrétienne avec une forte présence catholique ».

Le Père Pius Kyan exerce son ministère depuis quatre ans. Il administre une réalité catholique florissante et nombreuse dans la région sise à quelques kilomètres de Loikaw, capitale de l’Etat birman de Kayah, dans lequel les deux tiers de la population sont chrétiens et les catholiques représentent une présence importante. Il suffit de regarder le paysage, pointillé d’églises et de chapelles, beaucoup plus répandues que les pagodes et les mosquées. « Nos rapports avec toutes les autres communautés religieuses sont bons et marqués par le dialogue » raconte le prêtre.

Bien que l’État de Kayah n’ait enregistré aucun cas de coronavirus, la surveillance est soutenue. « Nous célébrons la messe seulement pour cinq fidèles à la fois afin de respecter les règles imposées par les autorités. Voici quelques jours, j’ai assisté à des obsèques mais seulement pour donner une bénédiction et apporter un peu de réconfort spirituel à la famille. Chaque mois, je visite les villages mais je me déplace seulement en cas d’urgence comme pour le sacrement des malades ».

 

Une nouvelle église

Ordonné prêtre en 2012, le prêtre, âgé de 38 ans, a étudié à Monza, non loin de Milan. « Une année pour apprendre l’italien puis quatre années de théologie… Il ne me déplairait pas de retourner en Italie pour vivre une expérience pastorale en dehors du Myanmar. Cependant, je ne voudrais pas aller dans une grande ville. Je suis attiré par les lieux comme celui-ci où il est possible d’avoir un rapport direct avec les fidèles ». Derrière l’église se trouve l’école et un terrain de volley. Dix-sept élèves reçoivent des aides de la paroisse sans lesquelles ils ne pourraient pas étudier. « Maintenant nous sommes en train de construire une nouvelle église » indique le curé.

Père Pius Kyan dans sa paroisse.

Depuis avril, les activités ont beaucoup ralenti. Certains villages continuent de fermer leurs portes aux visiteurs même si le Ministère du Tourisme a donné son feu vert. Dans un paysage marqué par les champs de riz, de sésame, de maïs et de légumes, l’on voit passer des « femmes girafes » avec leurs anneaux qui reposent sur leurs épaules et abaissent la cage thoracique pour allonger leur cou. Il s’agit d’une pratique de la culture indigène que les missionnaires ont combattu avec force et qui est maintenant tombé en désuétude dans les villages chrétiens. L’usage survit dans les zones les plus reculées où l’animisme perdure et  s’exprime aussi au travers de longs totems de bois et de tumulus funéraires aux pieds desquels les membres de la famille déposent de la nourriture et des boissons pour accompagner le voyage du défunt.

 

La semence de l’Évangile avec courage et enthousiasme

Entre histoire et légende, on raconte l’histoire des premiers missionnaires. L’une est même devenue une pièce de théâtre dans laquelle un missionnaire est enfermé dans un porcherie par ceux qui pour la première fois voyaient un homme blanc, barbu et portant des chaussures aux pieds. Lorsque l’homme, poussé par la faim,  mange la nourriture des animaux et enlève ses chaussures, les indigènes découvrent qu’il s’agit d’un être humain comme eux et les craintes s’évanouissent. L’histoire, symbolique de l’aventure missionnaire des pionniers, sert à rappeler leurs difficultés, leurs souffrances et dans certains cas leur martyre mais elle constitue aussi un signe d’espérance et exprime un sentiment de gratitude envers ceux qui ont porté à Loikaw la semence de l’Évangile avec courage et enthousiasme missionnaires.

Via Fides.

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