13 Mar 2022

Citoyens des cieux

Chers frères et sœurs,

Le Carême n’est pas seulement le temps d’un effort moral sur soi-même où chacun essaierait de correspondre un peu mieux à son idéal du moi ; il est plus profondément le lieu où émerge le sens profond de l’existence chrétienne, c’est-à-dire d’une existence marquée par le signe de la croix, de l’amour absolu de Dieu pour chacun de nous, d’une existence habitée et soulevée par le souffle de l’Esprit.

Nous sommes déjà entrés dans la connaissance de celui qui est la vie et la lumière des hommes et qui nous donne de goûter à sa sagesse. Autrement dit, le Carême est l’occasion de se laisser saisir tout entier par Dieu pour être arrachés à nos ténèbres, et être transfigurés dans la Pâque de son Fils.

Voilà le combat spirituel que le Christ a mené pour nous, comme nous le rappelait, dimanche dernier l’évangile de la tentation de Jésus au désert. Interrogeons-nous : quelle est la part ténébreuse de notre vie ?

 

1) Écoutons le Seigneur car nous sommes citoyens des cieux

Aujourd’hui, nous abordons la face lumineuse de notre montée vers Pâques. Pour nous accompagner dans cette montée, le récit de la Transfiguration, riche d’enseignements, sera notre méditation.

La Transfiguration intervient à un moment où Jésus interroge les disciples sur son identité et leur annonce sa passion volontaire : « Pour vous, qui suis-je? » Posée aux disciples, cette question a retenti dans le cœur des catéchumènes qui seront baptisés à Pâques. « Son visage devint autre et ses vêtements d’une blancheur éclatante », dit saint Luc, comme si devant cette véritable métamorphose, tout langage devenait inadéquat. Pour Basile de Césarée, « les disciples virent la Beauté sur la montagne, elle brillait plus que l’éclat du soleil ».

Le voile est levé, un instant, sur la beauté céleste du Fils, jusqu’alors invisible mais bien réelle. Là, Jésus montre qu’Il est le Fils du Père. Lumière née de la lumière, Il est le reflet de la lumière éternelle, miroir sans tache de la gloire du Très-Haut.  La révélation du Thabor est une manifestation de la Trinité tout entière : du Fils dans la vision, du Père dans la voix, de l’Esprit dans la nuée.

Quant à la parole du Père, elle n’est proférée que pour nous, pour que nous croyons que nous sommes choisis pour être fils dans le Fils, appelés à devenir participants de la nature divine. Pour cela, il nous faut écouter cette invitation qui nous est adressée «Ecoutez mon fils bien aimé.. ». Écoutons, lisons la parole de Dieu. C’est en entrant dans la nuée baptismale, par la profession de foi en la trinité qui est Dieu, que vous devenons la bien-aimée ou le bien-aimé qu’il a choisi.

Car telle est bien notre destinée à tous : notre adoption filiale, ce que les pères de l’Église appellent la déification, mystère de notre destinée véritable de la divinisation de notre être, nous qui sommes citoyens des cieux, comme nous le rappelle Saint Paul.

 

2) Notre chemin de croix est un chemin de vie

La déification ne nous rend pas invincibles, elle ne fait pas de nous des surhommes, mais nous savons que depuis le Thabor, toute célébration liturgique est toujours célébration de la transfiguration de l’homme, puisque dans la liturgie et spécialement dans la liturgie baptismale commence l’enfantement de notre corps de gloire.

Nous savons que puisque Dieu est la source lumineuse de notre être, chaque geste de miséricorde, de partage, de tendresse est célébration de la transfiguration de l’homme. Chaque fois que l’homme fait la vérité et vient à la lumière, c’est une célébration de la transfiguration de l’homme. Nous savons enfin que chaque fois que par amour de Dieu et pour servir ses frères, l’homme se dépasse lui-même dans la création d’œuvre d’art, dans l’exploit scientifique ou sportif, dans un métier à risque, c’est une célébration de la transfiguration de l’homme. Le Seigneur nous enseigne aussi que le chemin de notre transfiguration est un chemin de croix. Alors n’ayons pas peur de porter les croix de ce monde, les nôtres, celles de nos frères et sœurs.

 

 Aussi, frères et sœurs, pour accéder à la gloire annoncée par la Transfiguration, il n’y a qu’un seul moyen : laisser mourir en nous le vieil homme pour pouvoir chanter Alleluia dans la vérité en accueillant la Lumière  de Pâques!

Bonne route, chers amis, jusqu’au matin de Pâques !

Illustration  de la Transfiguration © Église orthodoxe Saints-Joachim-et-Anne, San Antonio – Etats-Unis

 

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