8 Fév 2018

Promouvoir la conscience missionnaire - Mgr Georges Colomb

Georges Colomb est un ecclésiastique français. Il est supérieur général des Missions étrangères de Paris de 2010 à 2016, puis évêque de La Rochelle et Saintes depuis le 9 mars 2016.

« Promouvoir la conscience missionnaire dans la formation des prêtres et des évêques »

« Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père, et du Fils et du Saint Esprit, leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit » (Mt 28, 19-20a)

Voilà l’injonction qui nous presse, l’injonction qui fait du disciple un missionnaire dans son pays et jusqu’aux confins de la terre. Cet envoi concerne tous les baptisés mais il interpelle de manière particulière celui qui, répondant à l’Appel de Dieu et de l’Eglise, s’engage sur le chemin du sacerdoce.

I – Former des disciples – missionnaires

Comme le rappelait le Cardinal Vingt Trois au Congrès Eucharistique de Dublin en 2012 : « La formation [du prêtre] n’est pas l’apprentissage de pratiques ou l’accumulation d’expériences, mais la construction d’une personnalité chrétienne et sacerdotale »

C’est cette personnalité chrétienne sacerdotale qui rendra le prêtre disponible à l’action de l’Esprit Saint pour s’adapter à un monde de plus en plus imprévisible. Le pape François, dans le portrait qu’il dresse du disciple missionnaire annonce la figure du prêtre du XXIème siècle.

Être disciple

Le disciple missionnaire est d’abord un disciple. Il est à l’écoute de la Parole de Dieu et il apprend à discerner dans le monde les signes de sa présence Car Dieu nous précède toujours. « Dans toute forme d’évangélisation, la primauté revient toujours à Dieu, qui a voulu nous appeler à collaborer avec lui et nous stimuler avec la force de son Esprit. » (Pape François, La joie de l’Evangile, n° 12).
La vie spirituelle est au fondement de toute vocation. Elle doit être nourrie prioritairement. Car nous ne pouvons rien annoncer de façon crédible si nous ne le vivons pas déjà. 

Pour aller à l’essentiel et baliser de nouvelles routes

Le disciple missionnaire est celui qui a appris à aller à l’essentiel. C’est-à-dire celui qui sait « partir d’une expérience vivante de Dieu et de son amour » et qui est animé d' »un mouvement continuel vers le Christ » (Homélie du pape François lors de la messe à Medellin en septembre 2017).
Cette expérience de Dieu, ce mouvement continuel vers le Christ, sont des appels au renouvellement des pratiques et au questionnement des habitudes. Il faut voir les « plaies ouvertes » entendre les cris « de faim et de soif de justice », de « faim de Dieu, faim de dignité » (idem).
Les disciples missionnaires sont ceux qui savent prendre des initiatives. Ayant écouté la parole de Dieu, ayant discerné sa volonté, ils inventent de nouvelles routes et n’attendent pas simplement que les gens viennent vers eux.  Ecoutons encore le pape François :
« Le semeur, lorsqu’il voit poindre l’ivraie parmi les grains, n’a pas de réactions plaintives, ni alarmistes. Il trouve le moyen pour que la parole de Dieu s’incarne dans une situation concrète et donne des fruits de vie nouvelle, bien qu’apparemment ceux-ci soient imparfaits et inachevés. » (La joie de l’Evangile n°24).
Dans notre Eglise on peut souvent entendre « on a toujours fait ainsi ». Le pape François «  »invite chacun à être audacieux et créatif dans ce devoir de repenser les objectifs, les structures, le style et les méthodes évangélisatrices de ses propres communautés. Une identification des fins sans une adéquate recherche communautaire des moyens pour les atteindre est condamnée à se traduire en pure imagination. » (La joie de l’Evangile n°33).

Sur ce chemin, c’est la joie qui est le guide. Nous avons besoin : « non d’évangélisateurs tristes et découragés, impatients ou anxieux, mais de ministres de l’Évangile dont la vie rayonne de ferveur, qui ont les premiers reçus en eux la joie du Christ » (La joie de l’Evangile n°10). Cette joie est un signe de bonne santé humaine et spirituelle. 

La sainte eucharistie 

Dans une Eglise en sortie

« L’Eglise en sortie » est une Eglise qui a appris le décentrement. Elle se préoccupe moins d’elle-même que des « périphéries » qui ont faim et soif d’un Dieu que les gens ne savent même plus nommer.  Le disciple missionnaire n’a pas peur des accidents de parcours ou des erreurs. Avançant en terre inconnue, il doit inventer, créer ses propres outils d’évangélisation.
Le pape ne manque pas de nous interpeler :
-« Je préfère une Église accidentée, blessée et sale pour être sortie par les chemins, plutôt qu’une Église malade de la fermeture et du confort de s’accrocher à ses propres sécurités. Je ne veux pas une Église préoccupée d’être le centre et qui finit renfermée dans un enchevêtrement de fixations et de procédures » (La joie de l’Evangile n°49).

Pour former des disciples missionnaires l’Eglise doit être sur le chemin de la conversion. Elle doit « sortir de son propre confort et avoir le courage de rejoindre toutes les périphéries qui ont besoin de la lumière de l’Évangile. » (Pape François, La joie de l’Evangile, n° 20)

L’ÉGLISE EST APPELÉE À ÊTRE TOUJOURS LA MAISON OUVERTE DU PÈRE.

« L’’Église est appelée à être toujours la maison ouverte du Père » et le disciple-missionnaire n’est pas « contrôleur de la grâce » mais « facilitateur » car l’Église « n’est pas une douane, elle est la maison paternelle où il y a de la place pour chacun avec sa vie difficile. » (La joie de l’Evangile, n° 17)

« Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ » (Gaudium et spes, Avant-propos).

Qu’il exerce son ministère sacerdotal dans des pays de tradition chrétienne ou dans des pays marqués par d’autres traditions spirituelles, c’est au cœur d’un monde indifférent quand il n’est pas hostile, oublieux de ses racines, de son histoire et de sa culture, ou en proie aux persécutions que le prêtre sera envoyé.  C’est aussi au cœur d’un monde qui a faim et soif de Dieu souvent sans savoir nommer cette attente, qu’il devra trouver les nouveaux mots pour annoncer, les nouvelles pratiques pour célébrer, et entendre les souffrances de ce monde qui compte sur son amour.

II – Tenir compte des mutations radicales

Annoncer dans un monde amnésique suppose une formation appropriée :

Pendant des siècles en Occident la famille, l’enseignement, la culture étaient porteurs des valeurs évangéliques et transmettaient sinon la foi, du moins la culture chrétienne, le sens des fêtes, la pratique religieuse. Aujourd’hui le christianisme est absent de l’horizon de la majorité de nos contemporains.

Le matérialisme, le consumérisme, une vision scientifique réductrice ont eu raison de ce fond culturel et religieux. Ce qui est transmis aujourd’hui dans nos pays, ce n’est plus la foi mais la liberté religieuse. La foi est passée dans le domaine des convictions individuelles librement revisitées. Nos contemporains n’en finissent pas de prendre leurs distances avec des pratiques héritées de leurs aînés parce qu’elles ne font plus sens pour eux. Comment pourraient-elles avoir du sens si ce sont des valeurs qui sont transmises ? Le marché des valeurs est un supermarché ! La foi n’est pas l’adhésion à des valeurs, c’est l’amour de Dieu, la confiance en Dieu qui naissent de la rencontre de l’homme avec Dieu dans la Parole, sur le visage du Frère (j’étais prisonnier et vous m’avez visité) St-Matthieu 25,31-46.

Nous devons prendre conscience à chaque fois que nous nous exprimons du risque de l’incompréhension. « il convient d’être réalistes et de ne pas donner pour acquis que nos interlocuteurs connaissent le fond complet de ce que nous disons ou qu’ils peuvent relier notre discours au cœur essentiel de l’Évangile qui lui confère sens, beauté et attrait. » (La joie de l’Evangile n°34).

Il faut aller à l’essentiel, annoncer la beauté du cœur du message évangélique. Il faut revisiter nos urgences, car Dieu n’est plus nécessaire à l’homme contemporain.

Le christ mosaique

L’humanité vit un tournant historique. L’Eglise se réjouit des progrès scientifiques et des innovations technologiques. Mais trop souvent le corolaire de ces avancées est la montée du relativisme et la négation de la transcendance.

Une des conséquences de ce tournant est la baisse du nombre de pratiquants. Le devoir d’annoncer à ses enfants la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ n’est plus perçu. Une liberté humaine mal comprise conduit à croire qu’ils « choisiront eux-mêmes ». Les vocations sacerdotales et religieuses sont en recul. A la foi en Jésus-Christ mort et ressuscité, on préfère la recherche du bien être personnel. Dans son ouvrage « l’âge du renoncement » Chantal Delsol a pu écrire : « La parenthèse des monothéismes se ferme et reviennent en puissance les sagesses, les manières d’être qui renoncent à la prétention de vérité, aménagent le monde du mieux que l’on peut, puisqu’il est notre seul sacré, complètement séculier cependant. »

Il faut être capable de recevoir ce monde tel qu’il est, capable de l’aimer, capable d’entendre ses questions, ses silences, son indifférence voire son hostilité. Une solide formation intellectuelle et spirituelle est nécessaire, tout autant qu’une affectivité équilibrée, une vie fraternelle solide, pour entendre les questionnements de ce monde sans en être ébranlé.

La question du célibat doit être posée et une vraie éducation affective et sexuelle proposée. S’engageant plus tard dans le sacerdoce ou dans la vie religieuse, les Jeunes d’aujourd’hui ont souvent vécu des expériences affectives. Il faut les aider à choisir lucidement et définitivement l’Alliance avec Dieu et à en accepter les exigences.

Tout ce cheminement s’enracine dans la prière et dans la méditation de la Parole de Dieu. L’Esprit de Dieu pénètre toutes choses aujourd’hui comme hier, comme il l’a fait tout au long de l’histoire du salut.

C’est dans l’esprit des Béatitudes que le disciple missionnaire puisera l’inspiration de son action. Là où la parole est devenue inaudible, c’est dans la main tendue que se révèle le visage d’amour de Dieu.

L’attention à la vie publique, à la citoyenneté et à la politique doit aussi être développée. Il ne s’agit pas de « se promener en vêtements d’apparat » » ni d’aimer « les salutations sur les places publiques, les sièges d’honneur… et les places d’honneur dans les dîners » (Luc 20,46) mais de faire entendre la lumière de l’Evangile dans les nuits de ce monde.

Témoigner dans un monde multiculturel et multi religieux

L’Esprit visite aussi le cœur des hommes d’autres cultures, sous d’autres latitudes. Envoyé ad extra, le prêtre dont c’est la vocation a le devoir de s’imprégner de la culture du pays. Il ne s’agit pas d’exporter notre culture (Instructions du Pape Alexandre VII aux vicaires apostoliques, fondateurs de la Société des Missions Etrangères) mais bien de s’enraciner dans une vie nouvelle, de découvrir l’héritage des peuples et d’acculturer l’évangile.

La liberté religieuse est souvent absente dans les pays marqués par le communisme ou dans les théocraties. Le christianisme apparaît alors comme porteur de valeurs essentielles comme la dignité humaine, la protection des plus faibles… L’évangile questionne et interroge les hommes parce qu’ils font un parallèle entre sociétés de tradition chrétienne et régimes qui garantissent les libertés publiques. En Asie, l’apparition de « chrétiens culturels » est un signe et un appel pour les vocations missionnaires. 

Dans les pays de tradition chrétienne et dans les autres, le disciple missionnaire est un homme de dialogue. Dialogue avec la science, dialogue avec l’athéisme et l’agnosticisme, dialogue avec les autres confessions chrétiennes et dialogue inter religieux.

L’œcuménisme est déjà une réalité vécue dans nos diocèses. Il doit être encouragé et soutenu. Le scandale de la division des chrétiens voile la beauté de Dieu pour nos contemporains.

L’Islam est aujourd’hui la deuxième religion de France et la première dans de nombreux pays. Un dialogue fécond et apaisé doit pouvoir s’instaurer. Des hommes ouverts au dialogue, enracinés dans leur foi, doivent être capables de tracer des voies qui serviront la cause de la paix et de l’harmonie des sociétés civiles.

Célébrer dans une société en perte de sens

Parce que, nous le croyons, le Christ est « le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14,6) et que cette vie terrestre nous est donnée pour l’annoncer, la célébration eucharistique reste le sommet de notre vie chrétienne. C’est dans et par l’Eucharistie que nous devenons ce que nous recevons et seul le prêtre est en mesure de rendre visible la présence du Christ et d’offrir la prière de l’Eglise toute entière au Père. C’est dans l’adoration du Corps du Christ que l’Eglise rappelle au monde y compris aux tyrans et autres dictateurs que seul Dieu, et non l’homme, peut et doit être adoré !

ON NE DIRA JAMAIS ASSEZ QUE LE SACERDOCE
EST INDISPENSABLE

Les prêtres sont indispensables : « On ne dira jamais assez que le sacerdoce est indispensable à l’Eglise, dans l’intérêt même du laïcat. Je vous invite à rester soucieux d’aider vos prêtres à vivre dans une union intime avec le Christ. Leur vie spirituelle est le fondement de leur vie apostolique. […] A l’école du curé d’Ars, fils de votre terre et patron de tous les curés du monde, ne cessez pas de redire qu’un homme ne peut rien faire de plus grand que de donner aux fidèles le Corps et le Sang du Christ, et de pardonner les péchés. Cherchez à être attentifs à leur formation humaine, intellectuelle et spirituelle et à leurs moyens d’existence. […] » (Allocution du pape Benoît XVI lors de sa rencontre avec les cardinaux et évêques français à Lourdes, le 14 septembre 2008).

IL N’Y A PAS QU’UNE SEULE MANIÈRE D’APPROCHER DIEU. 

Mais l’Eucharistie, source et sommet de la vie chrétienne n’est pas l’unique manière de célébrer Dieu. Pour les hommes en quête de sens dans ce siècle, l’office du jour, le Rosaire, la lecture continue des textes au sein de communautés engagées peuvent être des signes plus accessibles dans un premier temps pour certaines personnes.

Dieu se laisse aussi trouver dans la nature, dans la marche, par l’art, la danse et le chant.
Il n’y a pas qu’une seule manière d’approcher Dieu. 

En reconnaissant la valeur des actions humaines et en en révélant le sens, nous participons d’une autre manière à la célébration du Dieu vivant. Jeûner, mais pourquoi et pour qui ? Se mettre au service des droits de l’homme, mais pour quelle anthropologie ? Quel sens pour l’union de l’homme et de la femme dans le mariage à l’heure de l’union civile et du PACS ? Protéger cette planète, pourquoi ? Préserver la vie naissante et finissante, au nom de quelles valeurs ?

Il faut encourager le va et vient entre ce que vivent les hommes de ce temps et le fondement évangélique de notre action. Nous ne sommes pas donneurs de leçons, nous sommes porteurs de sens.

Ne pas juger, savoir écouter, encourager ce qui est bon et soulever les questionnements justes, apprendre à discerner, voilà une manière renouvelée d’aimer ce monde et de poursuivre l’annonce et la célébration du Dieu vivant.

La colombe du Christ

Vivre la charité

Le monde contemporain est plus que jamais interdépendant et de plus en plus fracturé. Les désordres économiques touchent tous les continents, tous les pays. Les conflits armés se multiplient. La crise climatique vient encore aggraver les conditions de vie de millions de personnes dans le monde.

« La plus grande partie des hommes et des femmes de notre temps vivent une précarité quotidienne, aux conséquences funestes. Certaines pathologies augmentent. La crainte et la désespérance s’emparent du cœur de nombreuses personnes, jusque dans les pays dits riches. Fréquemment, la joie de vivre s’éteint, le manque de respect et la violence augmentent, la disparité sociale devient toujours plus évidente. Il faut lutter pour vivre et, souvent, pour vivre avec peu de dignité. » (La joie de l’Evangile n°52)

La pauvreté gagne du terrain. En France le dernier rapport du Secours Catholique fait état de 9 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté.

La charité nous presse aussi vis-à-vis des migrants. « Les migrants me posent un défi particulier parce que je suis Pasteur d’une Église sans frontières qui se sent mère de tous. » (La joie de l’Evangile n° 210)

Nous ne pouvons détourner notre regard de ces millions de femmes, d’enfants, d’hommes dépourvus du nécessaire dans des pays ravagés par les guerres, la pauvreté, la famine et les catastrophes climatiques. Ils viennent frapper à notre porte et c’est Dieu lui-même « qui rend justice à l’orphelin et à la veuve, qui aime l’immigré, et qui lui donne nourriture et vêtement » (Dt 10, 18). Il nous faut travailler à ouvrir de nouvelles voies par l’accueil de la culture de l’autre en leur faisant toute la place dans nos assemblées.

Je me suis réjoui de voir dans une paroisse de mon diocèse que la préparation de la messe avait été confiée aux Gens du Voyage.  Sommes-nous prêts à élargir cette expérience avec nos frères chrétiens d’Orient et d’Afrique qui connaissent la persécution et la pauvreté ?

Ces pauvres, ces migrants sont au seuil de l’Eglise comme ils sont assignés à la périphérie de nos grandes villes. La première mission des chrétiens est de partir à leur rencontre dans l’esprit des Béatitudes. L’Église est prioritairement « ordonnée » à la charité, au service, avec tous les hommes de bonne volonté, sans prosélytisme. « L’Église s’est pour ainsi dire proclamée la servante de l’humanité (…) Toute sa richesse doctrinale ne vise qu’une chose : servir l’homme » (Paul VI cité par le pape François en juin 2013 à l’occasion du pèlerinage du diocèse de Brescia (Italie))

Dès le début de son pontificat, le pape François a affirmé l’option préférentielle pour les plus démunis. « Chaque chrétien et chaque communauté sont appelés à être instruments de Dieu pour la libération et la promotion des pauvres, de manière à ce qu’ils puissent s’intégrer pleinement dans la société ; ceci suppose que nous soyons dociles et attentifs à écouter le cri du pauvre et à le secourir » (La joie de l’Evangile n°187).

En novembre 2016 le pape François recevait des hommes et des femmes venus de 22 pays européens, accompagnés par des membres de leurs paroisses ou des associations qui leur viennent en aide. Parmi elles, l’association Lazare, créée par Etienne Villemain, laïc engagé auprès des pauvres de la rue. Cette année, c’est la « Journée mondiale des pauvres »le 19 novembre qui a été lancée par le pape.

Le disciple missionnaire doit aller vers ces pauvretés. Elles ne viendront pas à lui. C’est cette vérité qui a mis Etienne Villemain en mouvement.

Le rôle des évêques

III – Le rôle de l’évêque

Les prêtres sont ses premiers collaborateurs et les séminaristes sont la prunelle de ses yeux. Leur formation est une mission propre de la responsabilité des évêques. Il discerne avec chaque séminariste le parcours le mieux adapté. L’évêque accompagne aussi avec une attention particulière les jeunes prêtres dans leurs premières affectations. Il peut compter sur le soutien des curés et des prêtres aînés dans cette tâche de discernement. Pour avancer sur le chemin du disciple missionnaire « L’important est de ne pas marcher seul, mais de toujours compter sur les frères et spécialement sur la conduite des évêques, dans un sage et réaliste discernement pastoral. » (La Joie de l’Evangile n°33). Un climat de confiance doit régner dans un diocèse. Confiance des prêtres envers leur évêque et de l’évêque vis-à-vis des prêtres, confiance et soutien fraternel des prêtres entre eux. Cette confiance se construit.

L’évêque est lui aussi disciple et prêtre.

Des formations spécifiques lui sont proposées. A Rome, à Paris, à Lourdes, l’évêque nouvellement installé à la tête d’un diocèse se forme à ses nouvelles responsabilités. C’est aussi dans les rencontres provinciales et inter provinciales, dans les assemblées et les sessions doctrinales de la CEF, qu’il complète cette formation initiale.

Les jeunes d’aujourd’hui ne sont pas moins généreux que leurs aînés. Ils sont capables d’engagements forts comme ceux vécus dans le volontariat avec les MEP, la DCC, le SCD, la FIDESCO, … dans le partage de vie avec les plus pauvres (Les maisons Lazare). Ils ont besoin d’accompagnement et de soutien, ils ont besoin d’être accueillis pour ce qu’ils sont, d’être rassurés sur la validité et la beauté de leur choix de vie. Dans quel monde seront-ils envoyés demain ? Nul ne peut le dire avec certitude et c’est là un trait marquant de notre modernité. C’est pourquoi la formation doit être un apprentissage de la liberté, de l’autonomie, de la fraternité. Elle doit aussi permettre l’enracinement dans la prière et la vie spirituelle. Parallèlement à la formation de nos prêtres, il est du devoir des communautés locales de s’éduquer à l’accueil et au soutien de leurs prêtres, d’où qu’ils viennent. Les équipes pastorales doivent être des relais de cette vie de partage et de fraternité.

Conclusion

Former des disciples missionnaires en tenant compte des mutations radicales de notre société, de notre monde, telle est la mission de l’Eglise. C’est la mission de tous en commençant par les évêques et les prêtres afin que les hommes de ce monde très médiatisé communiquent avec Dieu, puissent l’adorer, placent Dieu et l’homme à leur juste place. Le respect de l’homme de sa dignité, de ses droits passe par la foi en Dieu puisqu’il a été créé à son image. Demandons au Seigneur la grâce du discernement et de la lucidité pour envoyer en mission les hommes et les femmes dont notre Eglise a besoin pour accomplir sa mission au service des hommes sur tous les continents pour que notre Seigneur soit chanté et glorifié.

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